Après d'intenses tractations, les parties ivoiriennes ont finalement signé un accord prévoyant un calendrier de réformes politiques ainsi que le désarmement des forces rebelles et des milices armées. Ce qui devrait ouvrir la voie à un début de règlement d'une crise qui dure depuis 22 mois. Selon les termes de l'accord publié à l'issue du sommet, les forces rebelles qui contrôlent le nord du pays et tous les paramilitaires et milices débuteront leur désarmement d'ici le 15 octobre. Après seulement l'adoption des réformes politiques prévues par les accords de paix de Marcoussis (signés en France en janvier 2003) et qui sont restés lettre morte, les protagonistes de la crise s'accusant mutuellement. Cette fois, il a fallu tout le poids de l'Onu et notamment des Etats-Unis pour obliger les diverses parties ivoiriennes à s'asseoir autour de la table et de se mettre d'accord. Le sommet s'est, en effet, tenu sous l'égide de l'Onu dans la capitale ghanéenne et en présence de nombreux chefs d'Etats africains. Le président et tous les leaders de Côte d'Ivoire se sont mis d'accord pour rétablir le gouvernement de réconciliation nationale, de façon à remettre sur les rails la gestion de leur pays avant des élections libres et équitables en octobre, devait déclarer l'hôte de la reconsolidation des accords de Marcoussis, le président du Ghana et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), John Kufuor. L'accord prévoit la tenue, dès la semaine prochaine, d'un Conseil des ministres en présence des deux titulaires des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) et de celui issu de l'opposition qui avait été limogé le 19 mai dernier par le président Gbagbo. Au menu des réformes politiques, principalement la fameuse loi sur l'éligibilité qui a été le détonateur de la guerre civile en Côte d'Ivoire. Selon l'accord, le président ivoirien, Laurent Gbagbo, doit user de ses pouvoirs constitutionnels pour faire adopter un amendement à l'article de la Constitution qui empêche pour l'instant l'opposant Alassane Ouattara de se présenter à la présidentielle de 2005 et dont les partisans occupent tout le nord du pays. Les accords de Marcoussis prévoyaient une modification de cet article, demandant que tout candidat à la présidentielle soit né de père ou de mère ivoirien d'origine et non plus né de père et de mère ivoirien d'origine. Les rebelles ont mis en avant l'inéligibilité de Ouattara comme l'un des catalyseurs de leur soulèvement. Prévu par l'accord pour être lancé d'ici le 15 octobre, le processus de désarmement, démobilisation et réintégration concernera tous les groupes paramilitaires et de milices. Les forces de sécurité devraient être également restructurées. Le processus sera cette fois sous la surveillance directe du conseil de sécurité de l'Onu qui se réserve le droit de prendre les mesures nécessaires pour assurer la paix et la sécurité en Côte d'Ivoire, a déclaré le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, répondant à la question d'un journaliste sur la probabilité de non-respect de l'accord. D. B.