Ils ont occupé, hier matin, pendant plus de trois heures, la route de Triolet à Chevalley. Les locataires du centre de transit de Diar El-Kef (Oued Koriche) ont récidivé hier matin. Ils ont occupé la route allant de Triolet à Chevalley (dans les deux sens) pendant plus de trois heures. La circulation des voitures, en direction de Chevalley ou de Bab El-Oued, a été interrompue de 7h30 jusqu'aux environs de 10h30. Les habitants de la plus vieille cité de recasement de la capitale sont encore sortis pour exprimer leur colère contre la décision des autorités de les reloger dans des chalets, à titre provisoire, dans la commune de Aïn Taya. Devant la sourde oreille affichée jusque-là par les autorités locales, disent-ils, les occupants de Diar El-Kef n'ont pas trouvé mieux pour faire entendre leur voix que d'occuper une nouvelle fois la rue, après la manifestation de vendredi dernier. Un impressionnant dispositif sécuritaire fait partie du décor planté. Des brigades anti-émeutes ont été dépêchées sur les lieux. Les forces de sécurité déployées rappellent aux usagers de cette route la manifestation du 14 juin 2001. Des blocs de pierre et des pneus et autres objets jonchent la chaussée. Les manifestants sont intransigeants. Ils refusent de quitter les lieux avant de trouver une issue de rechange à la solution de recasement dans des chalets. Ils scandent à tue-tête : “Nous n'irons pas dans des chalets” ou encore, “nous ne sommes pas des sinistrés.” Les “frondeurs” sont déterminés à poursuivre leur protestation jusqu'à l'aboutissement de leurs doléances. Les forces de sécurité interviennent alors pour les disperser. La tension monte d'un cran. Une vingtaine de manifestants ont ainsi été embarqués. Ils seront ensuite relâchés. Il a fallu donc l'intervention des brigades antiémeutes pour voir la circulation reprendre aux environs de 10h 30. Les locataires de ce centre de transit contestent la proposition des autorités. Ils craignent de voir “le provisoire s'installer dans la durée”. “Une chose est sûre, si l'on accepte aujourd'hui ce transfert vers Aïn Taya, adieu au logement. Ils vont nous oublier dans des chalets”, s'indigne un manifestant. Chacun y va de sa propre analyse de la situation. Du côté officiel, l'affectation des occupants de Diar El-Kef répond à une opération de réhabilitation qui a déjà commencé. Leur transfert dans des chalets permettra à l'opération d'entrer dans la phase de rénovation de la cité. Y. B.