Devant la menace terroriste persistante, le président américain se lance dans la réforme des services du renseignement américain, considéré comme défaillant par le récent rapport sur les attentats du 11 septembre 2001. “Nous sommes une nation en danger”, a avoué lundi le patron de la Maison- Blanche pour justifier sa proposition de relooker les services du renseignement américain, conformément aux recommandations du rapport élaboré sur les circonstances des attentats du 11 septembre 2001. Il faut rappeler que la CIA, et le FBI,avec tous leurs moyens humains et matériels sophistiqués, ont été pris de court par les stratèges et les kamikazes de la nébuleuse Al-Qaïda. Dans l'espoir de remédier à la situation, George Walker Bush propose au Congrès américain d'avaliser la nomination d'un directeur du renseignement intérieur et extérieur des Etats-unis. Ce dernier aura la charge de coordonner toutes les informations et les opérations relatives à la sécurité nationale américaine. L'homme que nommera Bush sera également le patron suprême du FBI et de la CIA, ainsi que de la douzaine d'autres agences du renseignement américain. Il sera en quelque sorte le grand patron de la lutte antiterroriste que livrent les Etats-Unis à diverses organisations terroristes internationales avec, à leur tête, la mouvance Al-Qaïda que dirige Oussama Ben Laden. George Bush envisage également de réformer les différentes structures régissant le renseignement américain, plus d'une fois défaillant ces dernières années. Outre les attentats du 11 septembre 2001, les services secrets US ont fourni des informations erronées sur les prétendues armes de destruction massive qu'aurait détenues Saddam Hussein et qui ont eu comme conséquence le déclenchement de la guerre contre l'Irak en mars 2003. Ainsi, il n'a pas mis beaucoup de temps pour traduire en acte les recommandations de la commission d'enquête sur les événements du 11 septembre 2001, qui avaient ébranlé l'Amérique. Il faut dire que les dernières alertes, faisant état de menaces d'attentats contre les villes de Washington et de New York notamment, ont certainement pesé lourd dans la décision du président US d'agir rapidement. Son action s'inscrit aussi dans l'objectif évident de redorer son blason dans la perspective des élections présidentielles du 4 novembre prochain. En effet, devant l'importante percée du tandem démocrate John Kerry – John Edwards dans les sondages des intentions de vote, Bush a préféré recourir à des mesures sécuritaires dans l'immédiat pour rassurer les Américains et surtout regagner leur confiance. Par ailleurs, New York et Washington sont pratiquement sous état de siège des forces de sécurité américaines, à voir la multiplication des contrôles et la rigueur des fouilles de tout ce qui paraît suspect, comme le montrent les images des différentes chaînes de télévision. La peur a gagné les Américains, qui sont désormais sur le qui-vive. K. A.