Dan Bartlett, le directeur de la communication de la maison-Blanche, affirme que, même caché, le patron de la nébuleuse terroriste al Qaïda est en mesure de lancer des attaques contre les Etats-Unis. Intervenant lundi soir sur la chaîne de télévision CBS, Dan Bartlett a confirmé que Washington prenait très au sérieux les menaces proférées la semaine écoulée par Oussama Ben Laden dans un enregistrement audio diffusé par al Jazeera. “Nous devons présumer qu'il en a la possibilité. Nous devons être très vigilants dans ce que nous faisons pour protéger notre pays”, a déclaré le chef de la communication de l'administration Bush. “Les responsables du renseignement, du contre-terrorisme au sein du gouvernement, ont examiné avec beaucoup d'attention”, a-t-il également indiqué au sujet des menaces de l'ennemi numéro un des Etats-Unis en précisant : “Nous prenons toutes les menaces très au sérieux.” Le directeur de la communication de la maison-blanche estime que “notre pays a eu beaucoup de chance de ne pas avoir été attaqué depuis le 11 septembre (2001) mais les Américains ne peuvent pas considérer cela comme un acquis et faire de l'autosatisfaction.” Ces déclarations interviennent à contre-courant de la réaction des services de renseignement américains qui avaient indiqué, après avoir écouté la cassette, qu'il n'y avait pas de menace imminente contre les Etats-Unis et qu'ils ne prévoyaient pas d'augmenter le niveau d'alerte. Pour rappel, les experts de la CIA ont authentifié la voix d'Oussama Ben Laden, confirmant que c'était bien lui qui parlait dans l'enregistrement. Poursuivant dans ce registre du terrorisme, Dan Bartlett est revenu sur l'affaire des écoutes téléphoniques. “Nous continuons à croire que ce que nous faisons est juste. Le programme d'écoute relève des prérogatives du président prévues par la Constitution. C'est pour cela qu'il doit continuer”, a-t-il martelé. Il est allé jusqu'à assurer que le Congrès américain est consentant dans cette opération après qu'il ait été consulté. “Nous en avons parlé directement avec le Congrès que nous avons consulté. Ils pensent que ce que nous faisons est bien”, a insisté Bartlett. Il a défendu la nécessité de ce programme qui permet “de savoir tout ce que nous pouvons sur ce que font les terroristes dans notre pays” pour éviter un nouveau 11-septembre. Par ailleurs, un haut responsable du renseignement américain a démenti que la communauté musulmane aux Etats-Unis soit plus particulièrement visée par les écoutes. “Ce n'est pas du tout le cas et si nous écoutons une communication, c'est parce que nous avons des raisons de penser que l'un ou les deux interlocuteurs sont liés à al Qaïda”, a déclaré à ce sujet le général Michael Hayden, directeur-adjoint du Renseignement US. K. ABDELKAMEL