Alger a officiellement réagi, hier, à la décision de Rabat de supprimer les formalités de visa pour les Algériens. L'annulation par le Maroc des formalités de visa pour les Algériens lève “une mesure unilatérale décidée dans le sillage des attentats de Marrakech en 1994”, a-t-on appris, hier, de bonne source à Alger. Cette décision, annoncée par le roi du Maroc, ajoute-t-on, appelle également d'“autres observations”. Ainsi, précise-t-on, la question de la circulation des personnes “n'était pas inscrite à l'ordre du jour de la réunion à Rabat, les 21 et 22 juin 2004, de la commission consulaire et sociale algéro-marocaine”. Elle n'a pas donné lieu non plus, précise encore la même source “à des discussions informelles”. Par ailleurs, la même source souligne que la décision marocaine n'a pas fait “l'objet d'une consultation préalable entre les deux pays”. Ce faisant, ajoute-t-on encore, “elle ne déroge en rien à l'attitude permanente et habituelle” des autorités marocaines à l'endroit de l'Algérie. De ce fait, on estime qu'elle a “une portée médiatique et politique”, les autorités marocaines souhaitant “engranger les effets positifs” qu'une telle décision “ne manquera pas de produire” au niveau des “observateurs étrangers de la scène politique maghrébine”. Elle vise, estime-t-on encore, à “valoriser la disponibilité du Maroc à normaliser ses rapports avec l'Algérie”. En 1994, rappelle-t-on, le Maroc avait procédé “unilatéralement” à l'instauration du visa pour les ressortissants algériens. Aujourd'hui, conclut-on de même source, “sans consultation préalable et toujours de manière unilatérale”, les autorités marocaines ont décidé, “en toute souveraineté, de suspendre cette mesure, sans pour autant expliquer les raisons qui l'ont motivée”. R. N.