Les autorités françaises se félicitent de la venue du président algérien Abdelaziz Bouteflika aux cérémonies célébrant le 60e anniversaire du Débarquement de Provence, le 15 août à Toulon (sud-est), a indiqué hier le Quai d'Orsay, en réaction à une lettre de députés français déplorant cette invitation. “Les autorités françaises sont heureuses que le président Bouteflika ait accepté au nom de l'Algérie de participer à ces cérémonies”, a déclaré la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Cécile Pozzo Di Borgo, lors d'un point de presse. “Nous menons, par ailleurs, avec l'Algérie depuis la visite d'Etat du président de la République (Jacques Chirac), en mars 2003, un travail de mémoire commun qui a déjà donné lieu à des réalisations concrètes (cimetières français en Algérie, archives et actes d'état civil des rapatriés, circulation des anciens harkis), qui va se poursuivre et s'amplifier”, a ajouté cette porte-parole. Une quarantaine de députés français, tous membres de l'UMP, le parti du président Chirac, se sont dits “indignés” par cette invitation, estimant que “cette visite officielle représente une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour libérer la France”. Les signataires de cette pétition adressée au ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier, “demandent solennellement que soient faites des annonces permettant de régler des questions laissées en suspens depuis des années”. Ils citent notamment “le respect des accords d'Evian et plus particulièrement la libre circulation des harkis entre l'Algérie et la France, la coopération sur le sort des disparus et l'ouverture complète des archives algériennes concernant cette période”. Parmi les signataires figure notamment l'ancien ministre libéral et candidat à la présidence française, Alain Madelin. R. N./A.