Située à une dizaine de kilomètres de la capitale, la station balnéaire de Gamarth s'extirpe au brouhaha et à l'humidité ambiante de la ville de Tunis. La délégation de l'USMA, en quête d'un coin paisible et propice à une concentration nécessaire, y a placé son quartier général, depuis son arrivée mardi soir, pour préparer ce rendez-vous important de la Ligue des champions d'Afrique face à l'Espérance de Tunis, prévu demain à partir de 20h au stade d'El-Menzah. Une année après, les Usmistes font donc le chemin inverse vers une destination qui les a vu repartir bredouilles face à ce même adversaire, considéré comme l'un des ténors du football continental. Les Tunisiens avaient, on se le rappelle, lors de la précédente édition, balayé les Algérois par 2 buts à 0, quelques semaines après avoir déjà raflé la mise à Blida même (0-1). De là à dire donc que les Espérantistes s'étaient montrés largement supérieurs, il n'y a qu'un petit pas que la majorité des observateurs avaient allégrement franchi. Et c'est avec la nette ambition justement de contester cette supériorité tunisienne que les Rouge et Noir ont débarqué mardi à l'hôtel Palace avec leur armada de talents que sont les Ammour, Dziri, Bourahli, Achiou et autres Haddou. De l'avis de tous, en dépit d'un déficit de préparation, l'USMA est venue à Tunis pour jouer crânement ses chances. “Vous savez, quand vous avez le moral d'attaque et des joueurs de valeur, il n'y a pas lieu d'avoir froid aux yeux. Nous arrivons à Tunis pour tenter de repartir avec un résultat positif sans se préoccuper tellement de la valeur de l'adversaire qui est, certes, un gros calibre. De toutes les façons, moi je suis du genre à aimer les défis”, note le coach Saâdi qui espère continuer sur la même lancée que lors de son premier match de coupe d'Afrique face à Super Sport, couronné par une victoire in extremis (2-1). En revanche, pour son adjoint Mustapha Aksouh, “le problème est beaucoup plus d'ordre mental car sur le plan intrinsèque, nous avons certainement du répondant”. Pour ce faire, le staff technique, qui avait beaucoup plus travaillé l'aspect physique à Alger, compte exploiter les deux jours de préparation, c'est-à-dire hier et aujourd'hui, avec au menu deux séances d'entraînement pour préparer le plan d'attaque, notamment dans son aspect technico-tactique. Une sorte de répétition générale où le staff n'aura que l'embarras du choix pour composer le onze titulaire. Saâdi et Aksouh, même s'ils ont déjà visiblement décidé de s'attaquer à la bataille du milieu de terrain avec certainement au moins cinq éléments placés dans ce compartiment du jeu, ils hésitent toujours quant au nombre d'attaquants en pointe à utiliser. En effet, le staff optera-t-il pour une association visiblement très séduisante entre Diallo et Bourahli ou se limitera-t-il à un seul avant-centre ? Et là, eu égard à la valeur des deux joueurs, le choix risque d'être difficile et douloureux. Le “rapatriement” en dernière minute de Achiou Hocine, qui est présent ici à Tunis pour le match avec l'équipe “complique” davantage la tâche du staff dans la mesure où plus le choix est large, plus le nombre des “victimes” s'étire. Qu'à cela ne tienne, il faudra bien présenter onze joueurs sur le terrain au coup d'envoi, et le staff optera pour le groupe le plus prêt sur le plan physique. Un Bourahli très optimiste Toujours aussi audacieux, le revenant Issaâd Bourahli, en pleine discussion avec le vieux routier Meftah, se montre très confiant. “Ecoute, j'ai vraiment l'impression que nous allons nous surpasser cette fois-ci ; tu vas voir, nous repartirons au moins avec le point du nul. Ce sera à mon avis un 1-1 ou un 2-2”, lance-t-il à Meftah qui acquiesce d'un sourire en coin avant d'enchaîner : “Vous savez, Bourahli se trompe très rarement sur les paris, alors moi aussi je suis optimiste.” Bourahli, qui avait raté la saison passée la confrontation face à l'ES Tunis pour avoir choisi à l'intersaison de répondre à l'offre de l'Entente de Sétif, revient cette fois-ci pour mettre la main à la pâte. Bourahli, un attaquant racé, au talent indéniable de buteur apporte beaucoup à l'équipe par son esprit de conquérant. C'est un stimulateur qui risque de faire mal, très mal aux côtés du buteur de cette Ligue des champions d'Afrique, le Malien Diallo. Quand Haddou rencontre Daoud B. L'autre recrue de marque de l'USMA, l'Oranais Moulay Haddou, n'est pas moins confiant. “Je crois que j'ai trouvé depuis mon arrivée à l'USMA un groupe motivé qui a envie de réussir quelque chose dans cette coupe d'Afrique. C'est la première chose qui m'a renforcé dans ma décision de rejoindre cette équipe. Aujourd'hui, je me sens très bien à l'USMA et je compte bien le prouver sur le terrain”, souligne-t-il. Cette confrontation face à l'Espérance de Tunis revêt un caractère spécial pour Haddou dans la mesure où il aura en face pour la première fois son ex-coéquipier, Daoud Bouabdallah. “C'est curieux, mais le hasard est plein de surprises. Cela ne fait pas deux mois nous étions ensemble au MC Oran loin, très loin de l'ambiance de la coupe d'Afrique, et voilà que maintenant on se retrouve adversaires de surcroît dans cette compétition exaltante. Ma foi, je pense que c'est très bien comme ça. Chacun s'est très bien préparé de son côté. Que le meilleur gagne !” Ghazi : “Désolé, mais on doit gagner” Les retrouvailles Haddou-Daoud B. ne sont pas les seules du genre puisque l'ex-Usmiste Karim Ghazi jouera demain contre ses propres amis. “Le football est ainsi fait. J'aurai du plaisir à rencontrer sur le terrain mes ex-équipiers tout en sachant qu'aujourd'hui je défends les couleurs de l'Espérance. Notre objectif est donc bien sûr de battre l'USMA, mais surtout de faire un grand match”, nous dira Ghazi qui est aujourd'hui une pièce maîtresse de l'ES Tunis. Demain soir, le public d'El-Menzah et les téléspectateurs ont rendez-vous avec une confrontation de qualité. S. B.