La grève tournante, initiée par la coordination des travailleurs de l'éducation de l'union locale de l'UGTA de la daïra de Bab El-Oued, reprendra aujourd'hui. C'est ce que nous avons appris, hier, lors de la conférence de presse animée conjointement par MM. Osmane, secrétaire général de la coordination syndicale, et Hamzaoui, représentant syndical au niveau de la daïra de Bab El-Oued. Conformément au préavis de grève déposé le 7 octobre dernier auprès de l'académie d'Alger, l'arrêt de travail décidé par la coordination et observé les 24 et 25 novembre sera reconduit dès aujourd'hui, deux jours par semaine, dans les établissements des trois cycles au niveau des communes de Bab El-Oued, La Casbah, Oued Koriche et Bologhine. Le black-out opposé par l'académie aux revendications des travailleurs de l'éducation après l'échec des négociations entamées le 17 novembre dernier, a déterminé la suite du mouvement de protestation, l'académie d'Alger, selon les propos des animateurs de la conférence, ne faisant preuve d'aucune volonté de trouver des solutions aux problèmes soulevés. Ils estiment, en outre, qu'un délai largement suffisant a été accordé à l'académie qu'ils considèrent comme étant la première hiérarchie, pour répondre aux doléances des travailleurs protestataires, le débrayage n'ayant été déclenché que le 24 novembre, soit plus d'un mois et demi après le dépôt du préavis de grève, et après trois séances de négociations, les 17, 19 et 29 octobre. En retour, ont-ils affirmé, l'académie “s'est rétractée après avoir fait des promesses et accepté les cinq mesures d'urgence comme préalable à l'ouverture des négociations, notamment l'annulation de la décision de mutation d'un secrétaire général de syndicat au niveau d'un lycée, la lutte contre l'arbitraire et les irrégularités ainsi que la réintégration de trois adjoints de l'éducation”. Le dialogue abandonné à ce stade, la plate-forme de revendications reste en suspens, attendant un geste de l'administration. Parmi les douze points soulevés par la coordination de l'éducation, il y a lieu de citer le paiement des salaires en souffrance, chose fréquente depuis la centralisation de la paie, l'arrêt immédiat des retards, le paiement des heures supplémentaires à l'expiration de chaque trimestre, la contestation des dernières primes jugées dérisoires, un statut pour les agents de sécurité, l'association du partenaire social dans la gestion du surplus, transparence dans la gestion des carrières et rejet des cartes scolaires qui se font après l'année scolaire. Les animateurs de la conférence dénoncent l'ambiguïté de l'académie à travers le directeur du personnel qui, “après avoir déformé et réduit le nombre de revendications des travailleurs, et prétendu qu'il n'existe aucun problème en qualifiant les doléances d'imaginaires” a soutenu avoir réglé toutes les questions. Ceci avant de déclarer, ont-ils affirmé, que 90 % des revendications ne relèvent pas de l'académie. “Il reconnaît donc l'existence de problèmes, qu'il apporte alors des solutions aux 10% des points restants”, ont-ils martelé. Regrettant que la situation en soit réduite à un rapport conflictuel, les représentants de la coordination de l'éducation de la daïra de Bab El-Oued se défendent “de vouloir la tête de quiconque comme il a été rapporté. Ce que nous demandons, c'est que l'administration soit responsable et ne joue pas au pourrissement”. R. M.