Le sommet de l'Otan d'Istanbul sera l'occasion de confirmer le soutien qu'apportera cette organisation aux forces de la coalition dans l'espoir de stabiliser la situation en Irak. Vendredi, la réunion de Bruxelles a permis de déblayer le terrain en vue d'arrêter les modalités de l'aide que fournira l'organisation du traité de l'atlantique-nord à la coalition et au gouvernement intérimaire irakien pour ramener la paix dans ce pays. Il faut dire que l'insécurité a atteint un seuil intolérable en Irak, notamment depuis quelques jours à l'approche de la cérémonie de transfert de la souveraineté aux Irakiens, prévue pour ce mercredi. Les conditions dans lesquelles interviendra l'Otan en Irak seront déterminées par l'accord que signeront les chefs d'Etats et de gouvernements à l'issue du sommet de l'organisation qui s'ouvrira demain dans la grande métropole turque, Istanbul. Au cours de la réunion bruxelloise, aucun pays membre de l'Otan ne s'est opposé à l'éventualité d'une implication de l'alliance en Irak. Apparemment, l'appel lancé par le premier ministre irakien, Iyad Allaoui, à l'organisation a convaincu ses principaux responsables de la nécessité de fournir une aide à ce pays. Dans sa lettre, le chef du gouvernement irakien intérimaire a sollicité avec insistance l'assistance de l'alliance atlantique pour entraîner les forces armées de son pays et à lui fournir “d'autres formes d'assistance technique”. Cette demande est fortement appuyée par le président américain. George Bush espère obtenir un accord définitif de ses pairs à Istanbul pour trouver une issue rapide à ce conflit irakien, qui a considérablement réduit sa cote de popularité à l'approche des élections présidentielles américaines. La France et l'Allemagne ont quelque peu modéré leurs positions en signe de soutien à la demande irakienne. Berlin s'est déclaré disposée à entraîner des officiers irakiens dans des pays voisins, sans toutefois modifier sa décision de ne pas envoyer ses propres troupes en Irak. Quant à la France, elle exclut toujours un rôle direct de l'Otan dans ce pays. Pour l'Elysée, l'assistance de l'alliance se fera à la seule condition qu'elle ne “plante pas son drapeau en Irak”. En somme, la conclusion de l'accord à Istanbul dépendra du contenu du projet qui sera présenté aux membres lors du sommet, dont les travaux s'étaleront sur deux jours. Le président américain fonde de grands espoirs sur le feu vert de l'Otan pour qu'elle apporte son concours à la stabilisation de la situation en Irak, son principal souci actuellement. En effet, seule une aide de l'alliance pourrait contribuer à desserrer l'étau sur les forces de la coalition et la police irakienne, harcelées de partout ces derniers jours. Le temps presse, car les attentats terroristes sont de plus en plus fréquents et surtout plus sanglants, comme l'indique le lourd bilan de la journée de jeudi dernier au cours de laquelle une centaine de personnes ont été tuées et plus de trois cents autres blessées. K. A.