Les canons se taisaient, hier matin, dans le territoire séparatiste géorgien d'Ossétie du sud après huit jours de tirs, alors que les forces géorgiennes achevaient de se retirer après une démonstration de force qui avait irrité Moscou et inquiété Washington. Les derniers blindés et pièces d'artillerie quittaient la région hier matin. On s'attendait à l'installation de nouveaux postes de contrôle par les forces de maintien de la paix (russes, ossètes et géorgiennes) et à des négociations de paix avec la participation du Premier ministre géorgien, Zourab Jvania. Mais les soldats géorgiens en partance ne cachaient pas leur amertume. Ils auraient préféré avancer en Ossétie du Sud et mettre fin à l'indépendance de facto de la république autoproclamée pour restaurer l'unité de la Géorgie, une promesse du président Mikhaïl Saakachvili. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a ordonné, jeudi dernier, le retrait de ses soldats des “collines stratégiques” surplombant Tskhinvali, la “capitale” ossète. Elles ont commencé à être remplacées, dans la soirée, par les forces de paix russes. Les Géorgiens ont perdu une vingtaine d'hommes en une semaine de combat. De l'avis de nombreux analystes, la rébellion ossète — comme celle de l'Abkhazie, second territoire séparatiste géorgien — offrait à Moscou un moyen de pression sur la Géorgie dont l'orientation pro-occidentale, ainsi que l'assistance militaire prêtée par les Etats-Unis agacent en Russie. Le problème est d'autant plus épineux qu'un grand nombre d'Ossètes du Sud — jusqu'à 80% de la population de quelque 70 000 personnes — ont obtenu la citoyenneté russe et que l'économie du territoire séparatiste s'est de facto intégrée à celle de la Russie. Les autorités séparatistes ont d'ailleurs demandé officiellement à rejoindre la Fédération de Russie, une requête que Moscou ne pouvait officiellement que refuser. De leur côté, les Etats-Unis ont salué la décision de Tbilissi de retirer ses troupes d'Ossétie du sud et appelé à une “solution politique” pour régler la crise avec cette région séparatiste.