Le Soudan a reconnu pour la première fois que des violations des droits de l'Homme et des viols avaient été commis au Darfour, une semaine avant la fin du délai qui lui a été accordé par l'Onu pour rétablir l'ordre dans cette région. Une liste de 30 miliciens arabes progouvernementaux, djandjawids, accusés de crimes au Darfour, en particulier de viols de femmes déplacées, a été remise par le ministre de la justice Ali Mohammed Osmane Yassine au Ghanéen Emanuel Akoy, observateur international de la Commission des Nations unies pour les droits de l'Homme. Cet aveu intervient alors que le Conseil de sécurité des Nations unies est appelé à se prononcer à partir du 30 août sur la situation au Darfour, notamment sous l'angle du respect des droits de l'Homme. L'Onu avait demandé au Soudan de désarmer les djandjawids dans un délai de 30 jours et de rétablir la sécurité au Darfour, menaçant le pays de sanctions internationales. Les djandjawids sont accusés par les organisations humanitaires et l'Onu d'avoir chassé de leurs terres des Soudanais d'origine africaine du Darfour. Le représentant du secrétaire général de l'Onu au Soudan, Jan Pronk, doit présenter un rapport préliminaire sur ce sujet, demain, devant le Conseil de sécurité. Dans un rapport diffusé vendredi, le directeur des opérations du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr), Jean-Marie Fakhouri, avait fait état de nouveaux témoignages de viols de femmes contraintes de quitter les camps de déplacés à la recherche de bois de chauffage. D. B.