Après une longue traversée du désert, Kamel Boulahfane revient au premier plan. Aujourd'hui, il tient une occasion inespérée de briller sur le plan international. Alors que certains l'avaient tout simplement cru mort et enterré pour l'athlétisme, à la suite de la dure période qu'il a connue après les Jeux Olympiques d'Athènes, Kamel Boulahfane renaît de ses cendres. Rares sont les techniciens qui ont parié quelque chose sur ses chances de réaliser un exploit à Athènes. Il s'est remis sur rails par son extraordinaire chrono du mois de juillet, 3'32”44, qui constituait le minima olympique A. Ici à Athènes, Boulahfane a défrayé la chronique en s'intercalant parmi les douze meilleurs spécialistes du 1 500m à l'échelle planétaire de sa trente-sixième place au classement mondial de l'IAAF. En effet, en arrachant une place en finale de l'épreuve reine de l'athlétisme mondial, il impose le respect à ses pairs. Demi-finaliste à Sydney en 2000, en compagnie de Noureddine Morceli, Kamel Boulahfane améliore cette fois-ci sa performance en atteignant le stade de la finale. Ce soir à 21h 40, heure algérienne, Kamel Boulahfane sera à l'affût. Il tentera de surprendre en profitant de la bataille que livreront les trois Kenyans à Hichem El-Guerroudj. Le Marocain, dont ce sera ici l'ultime chance de remporter le titre olympique après avoir échoué successivement à Atlanta en 1996 face à Noureddine Morceli et à Sydney en 2000 contre le prodige kenyan Noah N'geny, devra affronter les trois Kenyans qualifiés pour cet finale, notamment Bernard Lagat. Ce dernier, qui a montré ses crocs lors du grand prix IAAF de Zurich, deux semaines avant les Jeux olympiques en battant El-Guerroudj, constituera l'attraction de ce rendez-vous. Avec un peu d'audace, Kamel Boulahfane pourrait réaliser un sensationnel exploit. Ses prestations en série et en demi-finale, laissent croire qu'il s'est aguerri tactiquement. Très attentif, il a réussi à sortir de l'étau qu'a tenté de lui imposer le Néo-Zélandais au bon moment pour lancer son sprint et terminer parmi les cinq qualifiés sans attendre la qualification au temps. Il y avait cette pression d'assurer une place en finale qui, d'ailleurs a été fatale à Tarek Boukenza dans la première demi-finale. Manquant apparemment énormément d'expérience, bousculé à l'entame du dernier tour a abandonné. L'entraîneur de ces deux athlètes, Amar Brahmia, tablait, quant à lui, beaucoup plus sur Boukenza que sur Boulahfane avant le début des demi-finales. Pour cette finale, le coach pense que “tout peut arriver, avec la rude bataille que livreront les Kenyans à Hichem El-Guerroudj”. Ceci dit, il reste très prudent en évitant d'avancer un quelconque pronostic. Ce qui est sûr, c'est que Kamel Boulahfane n'a absolument rien à perdre, mais tout à gagner dans cette finale, où il suffit d'oser pour probablement vivre des moments de rêve. Reste à savoir s'il est bien préparé psychologiquement pour gérer des moments aussi importants dans la vie d'un athlète. Son classement est tributaire de son état psychologique. K. A. Horaires des courses 1 500 m Dames : 18h 00 heure algérienne : Nahida Touhami 200 m Hommes : 8h 35 heure algérienne : Malik Louahla