Les groupes de travail ont finalisé, hier, le projet du statut de la Fonction publique et remis les recommandations liées à la permanisation des travailleurs contractuels et vacataires. L'épineux dossier de la permanisation des travailleurs contractuels et vacataires semble en voie de connaître son épilogue. Les deux parties concernées par la question se sont entendues, hier, sur la démarche à suivre et la voie à emprunter pour aplanir “le point de discorde fondamental”. En effet, les travaux des commissions mixtes UGTA-gouvernement chargées d'étudier le dossier de la fonction publique ont pris fin hier. Après deux mois de consultations et d'études, les deux parties sont parvenues à signer un procès-verbal devant entériner la finalisation des travaux. Le protocole a été paraphé par le directeur général de la fonction publique pour le gouvernement et par le secrétaire national chargé du dossier au niveau de la Centrale syndicale, M. Merabet Ali. Selon nos sources, ce qu'il faut retenir du document approuvé c'est principalement la finalisation du projet du statut de la fonction publique ainsi que la remise des recommandations techniques liées à la permanisation des travailleurs vacataires. Ce dernier point a toujours constitué, rappelons-le, la pierre d'achoppement entre les représentants de l'exécutif et ceux de la Centrale syndicale. D'ailleurs, le préalable de l'UGTA pour la poursuite des négociations avec le gouvernement était l'examen de la question de la titularisation des agents ballottés entre le statut de contractuel et celui de vacataire, qui s'élèvent, selon des sources syndicales, à quelque 300 000 employés. Et c'est ce qui explique le retard enregistré, puisque la réunion d'hier devait avoir lieu mercredi dernier. Les représentants des travailleurs ne veulent pas lâcher prise sur cette affaire qu'ils considèrent comme un droit inaliénable des salariés “intérimaires”. Ceci dit, maintenant que les groupes de travail ont remis leurs synthèses et leurs propositions techniques, la Centrale syndicale estime qu'il est encore trop tôt pour dire que la bataille est gagnée, puisque les conclusions des commissions mixtes seront soumises à l'appréciation de la bipartite qui se tiendra, à en croire nos sources, la première quinzaine du mois prochain. La prochaine rencontre Ouyahia-Sidi Saïd s'annonce déjà cruciale et décisive pour la suite d'un tel dossier aussi complexe que laborieux. C'est dire que le premier responsable recourra à l'arbitrage du chef de l'exécutif pour trancher le devenir de 300 000 travailleurs concernés. M. Ahmed Ouyahia aura donc à apprécier les chiffres et les propositions émises par les spécialistes des deux groupes de travail qui ont planché sur la question depuis presque 2 mois. Le nombre d'agents qui seront touchés par la permanisation sera déterminé après examen et étude des incidences financières et des masses salariales qui coûteront au Trésor public. A priori, le gouvernement n'irait pas jusqu'à “permaniser” l'ensemble des contractuels et des vacataires inventoriés, mais néanmoins une bonne partie. Selon des sources proches de la direction de l'UGTA, le chef du gouvernement est loin d'être contre ce droit inaliénable et légitime des travailleurs. “Pour notre part, on est là pour défendre le droit des travailleurs et enlever toutes les contraintes”, nous confie une source syndicale. Les observateurs de la scène sociale estiment, en revanche, que l'exécutif n'a aucun argument “plausible” à mettre sur le tapis pour récuser ou rejeter un tel dossier. L'argumentaire de ces derniers est fondé sur l'aisance financière dont bénéficie le pays. La manne pétrolière permet, disent-ils, aisément d'accéder aux doléances de la Centrale syndicale. Les réserves de change du pays ont, ajoutent-ils, dépassé toutes les prévisions présentées jusque-là par le gouvernement. Reste seulement à mesurer l'impact financier des mesures à prendre pour le règlement de la situation des contractuels et des vacataires. Un tel acquis s'il venait à être consacré aux travailleurs, contribuera inéluctablement à ramener la paix sociale lors de la rentrée qui s'annonce, dit-on, chaude. Autrement dit, permanisation contre paix sociale. R. H.