Il n'y aura pas de pénurie même s'il ne pleut pas durant cette période. L'eau, au grand soulagement des citoyens, continuera à couler dans les robinets jusqu'au mois de mai prochain. Quand bien même, la pluie “fuirait” notre pays pendant cette période, il n'y aura pas de pénurie d'eau potable. C'est ce qu'affirme le ministère des Ressources en eau. La situation appréciable que connaissent les 52 barrages en exploitation augure de bons auspices puisqu'ils ont atteint un apport considérable de plus de 455 millions de mètres cubes. L'apport durant la même étape en 2003 était de plus de 88 millions de mètres cubes. La hausse est de ce fait de plus de 367 millions de mètres cubes. La demande en eau potable de la population et la disponibilité en eau d'irrigation seront satisfaites, rassure-t-on, en grande majorité jusqu'au 1er trimestre 2005. La région de l'Ouest, habituellement peu arrosée, a reçu à elle seule un total de 177,76 ml/m3, suivie de celle de l'Est du pays avec un apport de 138,32 ml/m3, le Centre 102,48 ml/m3 et la région du Chelif, la moins pourvue, avec 36,97 ml/m3. La capitale, pour sa part, est correctement alimentée à raison de 650 à 700 000 m3/jour, dont 60 % proviennent du barrage Keddara (wilaya de Boumerdès), ouvrage hydraulique considéré comme le “poumon de l'AEP d'Alger”, des forages des champs captants du Hamiz, Baraki et Mazafran, de l'ouvrage de l'interconnexion (Ghrib, Bouroumi et Boukerdane) pour quelque 100.000 m3/j et des onze monoblocs de dessalement pour 300.000 m3/j environ. De leur côté, les régions Est et Centre sont sécurisées et la distribution dans la région Ouest est, selon la tutelle, correcte actuellement. Il est à noter, toutefois, que la sécurité dans la distribution ne peut être limitée que s'il ne pleut pas d'ici à 2005. Dans les autres régions du pays, la distribution est, ajoute la même source, équitable et une nette amélioration est constatée. Par ailleurs, les réserves en eau retenues dans les 52 barrages sont passées durant le mois de mai 2004 de 2,71 milliards/m3 à 2,84 milliards de mètres cubes. Le stockage a atteint ainsi un volume global de 128,4 millions de mètres cubes. Il sera, néanmoins, demandé aux consommateurs et des citoyens de faire preuve de pondération quant à son utilisation, une rationalité dans sa gestion et surtout veiller à l'économie de l'eau pour préserver l'avenir et prévenir toute surprise ou aléa météorologique. Des recommandations telles que l'utilisation du système d'irrigation du goutte-à-goutte ont été à ce propos émises par le ministère. Même si l'année 2004 est qualifiée dans son ensemble d'année “moyenne” en matière d'apports en eau, elle reste en revanche, indiquera le ministre, Abdelmalek Sellal, meilleure que les années 2001/2002. La contribution du Centre d'appel téléphonique opérationnel (Cato), installé récemment par l'ADE à Alger et à Bordj Bou-Arréridj avant sa généralisation prochaine dans tous les centres urbains du pays, à ces efforts de gestion est remarquable à plus d'un titre. Le Cato, pour rappel, est un réceptacle de toutes les doléances ou actes de signalement par les citoyens de toute anomalie dans la distribution de l'eau à savoir la facturation, les abus, les fuites... Le citoyen qui, avertit le Cato, est à son tour contacté pour être rassuré et informé sur les décisions prises et les causes d'une coupure éventuelle pour cause de travaux qui peuvent durer parfois un jour ou deux ou quelques heures seulement. Poursuivant ses démarches pour une meilleure gestion de l'eau, le département ministériel de M. Abdelmalek Sellal, a entrepris plusieurs actions en vue d'améliorer sa distribution. Pour cela, les entreprises engagées dans les divers travaux hydrauliques en cours à travers le pays ont été passées au “scanner”. Toutes les contraintes soulevées et les doléances exprimées par chaque entreprise, dans l'effort commun pour mieux gérer la distribution de l'eau, ont été prises en charge ou des recommandations ont été émises. Un autre effort et non des moindres est en outre consenti. Il s'agit en fait d'un autre défi que le ministère s'est lancé. C'est la réalisation du projet de la pose de 145 km de conduites entre Chlef, Ténès et El-Guelta dont les travaux sont en cours sous la direction de l'Agence nationale des barrages. B. K.