Le président iranien Mohammad Khatami a réclamé que l'agence de sûreté nucléaire de l'Onu (Aiea) reconnaisse le droit de la République islamique à enrichir de l'uranium à des fins civiles. “Nous gardons l'espoir qu'avec les négociations que nous avons menées, nous arriverons à une solution logique, qu'ils reconnaissent notre droit à l'enrichissement pacifique et nous acceptent dans le club des pays procédant”, a déclaré Khatami qui, jusqu'ici, s'était plutôt mis en réserve sur cette question laissant aux ayatollahs la primeur des réponses à l'Aiea et aux Etats-Unis. Dans deux semaines, l'Aiea devrait rouvrir le dossier iranien à Vienne. La question de l'enrichissement est cruciale. L'Aiea redoute que l'Iran ne détourne le cycle d'enrichissement de l'uranium pour fabriquer la bombe atomique. L'Aiea enquête depuis 2003 pour savoir si le programme nucléaire iranien est purement pacifique, comme le proclame Téhéran, et ne dissimule pas un plan de construction de la bombe atomique, comme l'affirment les Etats-Unis et Israël. Depuis, l'Aiea a régulièrement pointé les dissimulations, les contradictions ou les manquements de l'Iran à ses obligations. Téhéran a accepté fin 2003, en gage de bonne foi, de suspendre ses activités d'enrichissement, mais a toujours souligné que c'était provisoire. Acceptant mal que l'Aiea n'ait pas classé son dossier en juin, l'Iran a repris l'assemblage de centrifugeuses, équipements servant à l'enrichissement, une décision interprétée par l'Occident comme un mauvais signe. Le président Khatami, un réformateur qui s'est retrouvé seul contre les conservateurs au pouvoir dans le parlement et les autres institutions, déclare solennellement vouloir maîtriser la technologie nucléaire, c'est-à-dire être capable de produire de l'uranium enrichi à des fins civiles, soulignant que personne ne peut priver les Iraniens de cette technologie. D. B.