Des centaines d'agences de publicité ont mis la clé sous le paillasson et comptent profiter de leur chômage technique pour lancer une contre-offensive à la mesure d'Ouyahia. Entrée en vigueur hier, la circulaire du Chef du gouvernement réinstituant le monopole de l'Anep sur la publicité des entreprises et organismes publics compte déjà ses premières victimes. Selon le directeur de l'Agence d'information presse et publicité, plusieurs agences ont mis la clé sous le paillasson. “Au moins 150 agences de publicité ont fermé à travers l'ensemble du territoire national et 1 350 travailleurs ont été mis au chômage”, note le communiqué de M. Darnoune, propriétaire de la boîte sus-citée et coordinateur de l'Organisation générale des agences de publicité, un organisme qui chapeautera désormais le combat que comptent mener les agences pour mettre fin à la mainmise de l'Etat sur la publicité. En effet, loin de baisser les bras, les ex-patrons de près de 400 boîtes ont la ferme intention de profiter de leur chômage technique pour se doter de moyens à même de faire revenir M. Ouyahia à de meilleurs sentiments. C'est dans ce cadre que les agences affiliées à l'organisation générale dont les assises préparatoires ont eu lieu à Biskra, comptent tenir leur congrès national au courant de la semaine prochaine à l'hôtel El-Aurassi pour finaliser le cadre juridique et élire son président ainsi que le bureau national en vue d'entamer ses actions. Loin de céder au fait accompli, les agences vont donc s'organiser en vue de lancer une contre-offensive à la décision du Chef du gouvernement. En attendant le congrès, l'Organisation générale des agences de publicité ouvre le bal de la protestation par l'interpellation du premier magistrat du pays. “Une demande d'intervention urgente” lui a été transmise, hier, en vue d'annuler la circulaire de son Chef du gouvernement. “Vers qui doit-on nous tourner ?” l'interroge-t-il en lui rappelant sa fameuse réplique qui a marqué sa campagne électorale : “Redresse la tête y a baa”. Pour le coordinateur de l'organisation, “la décision est inique et contraire avec l'économie de marché basée sur une concurrence loyale, juste et équitable”. Le fax, signé par M. Darnoune, s'arrête longuement sur la situation sociale difficile des pères de famille qui ont perdu leur emploi à la suite de la fermeture des agences dont la sienne est implantée à Biskra. Il rappellera qu'en dépit de diverses contraintes avec les APC et les entreprises quant au paiement de leurs dettes, “les agences n'ont pas baissé les bras, car il s'agit de notre gagne-pain”. C'est le 18 août dernier que le Chef du gouvernement a signé une instruction qui fait de l'Anep l'unique gestionnaire des publicités des entreprises et autres organismes publics. M. B.