Bush et son adversaire John Kerry entament la dernière ligne droite avant le scrutin présidentiel du 2 novembre, dans un sprint sans merci. Le républicain, candidat à sa propre succession, promet aux électeurs de protéger les Etats-Unis sans faiblesse ni indécision, ce que dénonce le candidat démocrate, son rival, pour qui Bush a échoué sur toute la ligne. Officiellement investis par leurs partis respectifs, les deux hommes ont repris leur bâton de pèlerin pour quêter des voix dans le pays, notamment dans la quinzaine d'Etats où devrait se jouer la présidentielle américaine. L'écart entre républicains et démocrates étant, du point de vue électoral, insignifiant, Bush et Kerry crapahutent pour s'adjuger les voix des indécis, un gisement de trois à quarte millions d'électeurs qui choisissent leur bulletin la veille du scrutin quand ce n'est pas dans l'isoloir. Le président Bush dispose actuellement d'une large avance. Selon un sondage publié par l'hebdomadaire, il dépasserait Kerry de 11 poins dans les intentions de vote (52% contre 41%). La convention républicaine, qui s'est déroulée la semaine dernière à New York, a fait monter Bush dans les sondages, c'est incontestable. Tant et si bien que Kerry s'est vu dans l'obligation de passer à la contre-offensive, attaquant l'Administration Bush sur son bilan : “Pendant trois jours à New York, au lieu de parler d'emplois et d'économie, nous avons entendu de la colère et des insultes de la part des républicains. Et je vais vous dire pourquoi. C'est parce qu'ils ne peuvent pas parler des vrais problèmes auxquels sont confrontés les Américains”, a-t-il lancé dans l'Ohio. Bush, à peine investi, est aussitôt parti à la rencontre des électeurs. Il a prévu d'occuper le week-end prolongé de la fête du travail américaine avec 11 réunions électorales jusqu'à lundi, surpassant les huit prévues par l'équipe Kerry. “Je pense que le devoir le plus solennel d'un président américain est de protéger les Américains. Et si l'Amérique montre de l'indécision et de la faiblesse dans la décennie à venir, le monde dérivera vers la tragédie”, n'a cessé d'expliquer Bush, susurrant que son rival est contre l'Amérique parce qu'il ne partage pas sa politique étrangère. Les républicains, qui ne s'aventurent pas trop dès lors qu'il faut expliquer la politique étrangère agressive de leur candidat, rabâchent sans arrêt le même plat, à savoir la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme. D. B.