Lors d'une réunion organisée hier à Alger, le ministre de l'Agriculture a relevé que, sur les 100 millions de dollars nécessaires à la lutte, seuls 30 millions ont été collectés. La contribution internationale dans la lutte antiacridienne demeure ”insuffisante” pour juguler le danger acridien dans la région, a déclaré, hier à Alger, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Saïd Barkat, à l'ouverture d'une journée technique organisée par l'Agence spatiale algérienne (Asal). Le ministre a précisé que sur les 100 millions de dollars nécessaires à la lutte, selon les prévisions de la FAO, seulement 30 millions ont été collectés jusque-là, dont 15 millions sous forme de promesses, tout en indiquant que l'Algérie a mobilisé des moyens colossaux pour endiguer ce phénomène et faire face aux éventuelles invasions prévues au printemps 2005. Pour cela, des stocks en pesticides et équipements sont suffisants et tous les moyens matériels seront mis à la disposition des communes en matière de lutte, a souligné M. Barkat. Dans ce contexte, le représentant du gouvernement a souligné que le dispositif de lutte antiacridienne s'appuie sur plusieurs outils dont les images satellitaires, qui peuvent, en recoupant les informations de celles-ci avec celles des autres partenaires (météo et autres), aider à mettre au point les dispositifs de lutte appropriés et efficaces, orienter les opérations de lutte et à améliorer les prévisions. À cette occasion, il a également mis l'accent sur l'importance de la recherche scientifique pour trouver des parades à ce fléau d'une manière radicale, en brisant le cycle de ses invasions, mettant l'accent sur la constitution d'un fonds archivistique pour suivre l'évolution de ce flot. Le représentant du gouvernement a rappelé les efforts consentis jusqu'à présent par le gouvernement algérien qui s'est illustré récemment par la création d'un groupe gouvernemental, présidé par le Chef du gouvernement, réitérant l'importance de la recherche dans la lutte préventive et appelé au maintien de la mobilisation et à la vigilance. La menace acridienne est réelle à la lumière de la situation grave dans les pays du Sahel où plus de deux millions d'hectares sont déjà infestés, ce qui présage une invasion beaucoup plus importante que celle du printemps dernier, apprend-on auprès des responsables du ministère. Les seize équipes algériennes déployées dans ces pays où les conditions climatiques sont très favorables à la reproduction de criquets, ont traité, à ce jour, plus de 60 000 hectares sur un total de 250 000 hectares traités, selon la même source, qui a déploré la faible cadence des traitements et l'insuffisance des moyens de lutte, qui restent disproportionnés par rapport à la gravite de la situation. La journée d'étude a permis aux responsables de l'Agence spatiale algérienne de faire le bilan de l'ensemble de leur contribution dans la lutte antiacridienne depuis février dernier ainsi que les projets tendant à développer la recherche scientifique dans ce domaine pointu. L'Asal a établi, grâce à Alsat 1, une cartographie de toute cette période d'invasion, ainsi qu'un système d'aide à la décision (Saad). Dans le cadre de la lutte commune contre cette calamité naturelle, le gouvernement algérien avait décidé, également, de mettre à la disposition des pays sahéliens des images satellites d'Alsat 1, a indiqué le ministre de l'Agriculture. Synthèse R. N.