Dans des documents parvenus à la rédaction, plusieurs exportateurs de métaux ferreux et non ferreux témoignent de l'ampleur de la fraude. - B. A., exportateur de métaux “C'est un grand scandale qui revêt le caractère de laxisme et l'immobilisme doublé de l'indifférence de l'administration chargé du contrôle. Je me suis inscrit en droite ligne du combat avec Monsieur M. Benyacoub, contre ces maffieux qui semblent avoir la peau dure.” M. B. de la société BAMIE “Les maffieux dans ce domaine nous ont terrassés et ruinés et nous imposent leur dictat. Ces barons ne reculent devant rien et utilisent de jeunes chômeurs comme prête-nom et ne rapatrient pas les devises. Jusqu'à ce jour, aucun baron n'a été inquiété, au contraire.” Y. Benyacoub, exportateur de déchets de métaux ferreux et non ferreux “Nous avons été terrassés par des pratiques maffieuses émanant des barons qui utilisent de jeunes chômeurs comme prête-noms. C'est leur façon de contourner la réglementation algérienne en vigueur, relative au commerce extérieur. Leur subterfuge est destiné à : — contourner la réglementation fiscale (TVA, IRG) — exporter en infraction à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux.” M. Benyacoub, opérateur dans le créneau (il est le premier à avoir dénoncé ce trafic) “C'est moi qui ai dévoilé le premier ce dossier en 1994. J'enregistre la défaillance de la douane, de la Banque d'Algérie et du Ministère du commerce dans ce dossier en matière de contrôle du commerce extérieur. J'ai adressé des lettres au chef du gouvernement, au ministre des finances, au ministre du commerce, au gouverneur de la Banque d'Algérie, au directeur général de la Douane. J'ai toutes les preuves en ma possession concernant ces crimes économiques. Il s'agit de fausses déclarations douanières sur la valeur et le poids à l'exportation, le non-rapatriement de devises en violation de la loi 22-96 du 9 juillet 1996 portant répression des infractions de change et de mouvements de capitaux. La fuite illicite de capitaux dans ce dossier est évaluée à plusieurs centaines de millions de dollars. Il s'agit aussi de fausses domiciliations bancaires, faux documents douaniers et de commerce, constitution de comptes à l'étranger en infraction avec la réglementation des changes, vols des biens publics et d'entreprises publiques.” M. G. de la société AER “Le créneau des exportations ferreux et non ferreux est pratiquement aux mains d'une faune qui détient une position de monopole à l'amont et à l'aval par des prête-noms, sociétés écrans. Elle est puissante, elle fait ce qu'elle veut. Monsieur Benyacoub a essayé de les casser depuis 1990 et n'a malheureusement pas réussi. Au contraire, ils se sont multipliés comme les métastases du cancer, avec l'ouverture d'un simple bureau, l'inscription au registre du commerce, et le soutien de complaisance d'une banque étrangère pour avoir la masse de monnaie locale. Nous-mêmes sommes victimes : -Arnaque d'une cargaison de navire Clarissa en juillet 2001 valeur 167 000 dollars par la société italienne T…” N. R.