Un Etat bien informé dispose de capacités d'intervention mieux ciblées et donc plus efficientes, aptes à réduire le risque inhérent à toute activité économique. Telle est la réflexion développée, hier, à Alger, par M. Zoubir Benhamouche, responsable du département planification et statistique au ministère français de l'Economie et des Finances, invité du Cercle pour l'action et la réflexion autour de l'entreprise (CARE). Intervenant lors d'un petit déjeuner-débat sur le thème : “Systèmes d'information économique, vecteur de développement de l'investissement”, cet économiste, auteur de plusieurs publications, a estimé qu'il est nécessaire de donner à l'information une place centrale dans l'économie, pour parvenir à une utilisation optimale des nouvelles technologies de l'information et de la communication, vecteur fondamental de toute activité économique. M. Benhamouche a, dans ce contexte, estimé que, quelle que soit la compétence de ses agents, il est impossible aux pouvoirs publics et économiques de “soigner l'économie sans avoir une information précise permettant de faire un diagnostic fiable”. Pour expliquer à quel point l'information est au cœur de l'activité économique, l'intervenant cite une série d'exemples où l'interaction économique dicte aux agents économiques de disposer d'informations accessibles et fiables sur leurs partenaires, chiffre d'affaires, produits vendus, nombre de salariés, place de l'entreprise dans le secteur, sa rentabilité, pour bénéficier d'une meilleure capacité d'intervention dans l'activité économique. M. Benhamouche a, par ailleurs, plaidé en faveur d'un optimisation de l'intervention de l'Etat dans la sphère économique, estimant toutefois que cette intervention ne peut être efficace que si l'Etat dispose des informations nécessaires, son objectif étant d'allouer au mieux ses ressources pour maximiser le bien social, et pour cela, il est impératif de disposer du maximum d'informations pour faire ses choix. Il a, par ailleurs, relevé l'intérêt de bâtir un environnement économique plus “favorable” à l'initiative privée. “Aucun investisseur ne peut prendre le risque d'investir dans un pays où un secteur d'activité n'offre pas d'informations nécessaires pour réduire le risque inhérent à toute activité d'investissement”, a-t-il dit, devant une assistance formée d'entrepreneurs, universitaires et de représentants de ministères.