La rencontre parlementaire du FLN, organisée hier à la salle El-Mouggar, à Alger, a mis à nu les profondes divergences existant entre Abdelaziz Belkhadem et Amar Tou. Preuve en est qu'au moment où l'ensemble des ministres du parti (Rachid Boukerzaza, Boujemaâ Haïchour, Tayeb Louh, Abdelkader Messahel, Abdelhamid Redjimi, Djamel Ould Abès, Rachid Harraoubia) avaient pris place dans la salle des conférences au premier rang, comme de coutume dans pareilles rencontres, Amar Tou le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication ainsi que Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme se sont assis, quant à eux, au dernier rang. Belkhadem, qui n'a pas prêté attention à ces manœuvres, a durci le ton envers les contestataires qui remettent en cause, jusqu'au jour d'aujourd'hui, la composante de la commission nationale de préparation du VIIIe congrès bis du FLN : “Il est hors de question de procéder à un retrait de confiance à qui que ce soit. Il faut unifier nos rangs”, a-t-il martelé à l'adresse de la centaine de parlementaires (du Sénat et de l'APN) du FLN ayant pris part à la rencontre. “Si on continue à parler des redresseurs, de deux ailes du parti, de ses deux directions, nous n'irons pas loin”, explique-t-il encore avant de lancer sur un ton grave : “Je refuse qu'on dise qu'au FLN, il y a une aile Benflis, car Benflis est un militant du parti. Tout comme je refuse qu'on dise qu'il y a des militants pro-Bouteflika ou pro-Belkhadem.” Devant le bureau de cette assemblée (constituée de Mahmoud Khoudri, Abdelkrim Abada, Amar Saïdani, Salah Goudjil et de Dadouaâ El-Ayachi), il exigera de suite des parlementaires du parti de descendre à la base militante dans le cadre de la préparation des VIIIes assises bis du parti pour lui expliquer que “le FLN est unifié et va organiser un congrès rassembleur”. Abdelaziz Belkhadem, par ailleurs ministre des Affaires étrangères, annoncera la tenue, dès la semaine prochaine, d'assemblées générales au niveau des kasmate du parti. “Ces assemblées s'adresseront aux véritables militants du parti et non pas ceux parachutés, ceux envoyés et les militants retardataires.” L'allusion vise ici, le premier responsable du “mouvement de redressement libre”, un certain Tayeb Yennoune qui n'est autre qu'un militant du parti de Zeghdoud et les militants venus se greffer tardivement au parti. Abordant par ailleurs, la position du parti au sein de l'alliance présidentielle, le conférencier indiquera que le FLN “aura à exprimer ses positions par rapport à cette alliance que ce soit nos points de divergence ou de convergence”. Il ne manquera pas à cet égard de lancer une saillie au Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, soupçonné d'exercer actuellement une certaine hégémonie sur l'alliance présidentielle en soulignant : “Il faut que tout le monde sache que malgré toutes les difficultés par lesquelles est passé le FLN et malgré sa marginalisation pendant une certaine époque, il est revenu en force comme parti de la majorité et cela grâce à la volonté populaire.” “Il faut que cette majorité montre et exprime son poids”, renchérit-il. La question des différents textes de loi que prépare le gouvernement a également été abordée par le conférencier. Si Belkhadem n'a pas voulu exprimer la position du FLN par rapport aux amendements du code de la famille, il a signifié aux parlementaires que leur rôle consiste à appuyer celle du gouvernement. “Car on est le parti de la majorité.” N. M.