Pour Abdelkrim Abada, membre de la direction du parti, cette effraction est “un acte clairement prémédité”. La direction du FLN ne restera pas les bras croisés suite au saccage de son siège survenu jeudi dernier à l'occasion d'une rencontre du mouvement dit de “redressement”. Elle a décidé en effet de porter cette affaire devant la justice. C'est Abdelkrim Abada, membre de la direction du parti qui l'a déclaré hier à Liberté : “Nous allons ouvrir une enquête sur les dégâts matériels qu'a subis le siège du parti en faisant appel à un expert en la matière qui fera son travail en présence d'un huissier de justice. Suite à quoi nous déposerons plainte devant la justice”, a encore précisé Abada. Mais contre qui la direction du parti déposera-t-elle plainte ? “Elle le fera contre les gens responsables de cet acte barbare, irresponsable et non militant”, répondra Abada. Comment ? “C'est l'enquête qui déterminera les responsables devant de tels agissements”, dira-t-il. Il a indiqué l'existence d'une caméra de surveillance qui a filmé tous les dégâts causés au siège avant d'asséner qu'il s'agit “d'un acte prémédité”. La preuve ? “Ces gens-là étaient munis d'un arrache-clou pour forcer le portail, donc c'est ce qu'ils avaient prévu de faire dès le départ”, affirme Abada. Ces incidents remontent, pour rappel, à jeudi dernier à l'occasion d'une rencontre des “redresseurs” organisée au siège du parti à Hydra. Ce rendez-vous, intervenu juste à l'issue d'un Conseil de gouvernement présidé par Ahmed Ouyahia, a vu la participation de nombreux ministres du FLN, dont Amar Tou, ministre des Postes et des Technologies de la communication et de l'information, Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, Rachid Boukerzaza, ministre délégué chargé de la Ville, Nadir H'mimid, ministre de l'Habitat, Tayeb Louh, ministre du Travail, Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Communication, Sakina Messadi, ministre déléguée chargée de la Communauté nationale établie à l'étranger. L'arrivée des membres du gouvernement au siège du FLN a été par ailleurs précédée par celle des coordinateurs de wilaya du mouvement dit de “redressement”. Une fois sur place, les animateurs du mouvement avaient constaté que le siège était totalement vide et fermé. Interrogé sur la raison de la fermeture du siège du parti, Abada a expliqué que “l'ensemble des responsables du FLN et les employés du parti étaient rentrés chez eux pour fêter l'Aïd. La direction du parti, seule instance habilitée à décider des rencontres du parti, n'a programmé aucune réunion pour ce jeudi, ce qui fait que nous avions décidé de fermer le siège”. Ceci étant, la vacuité des lieux a suscité la colère parmi les “redresseurs”. Aussitôt des assaillants ont pris l'initiative de forcer le portail du garage pour intégrer la bâtisse du siège avant de s'en pendre également à la porte de la salle de réunions et à la forcer à son tour. Une cacophonie a régné par la suite dans la salle de réunions où les animateurs du “redressement” n'ont pas pu se mettre d'accord. Joignant Abdelaziz Belkhadem, coordinateur au sein de la direction du FLN par téléphone, ce dernier n'a pas tardé à se déplacer au parti pensant sans doute pouvoir gérer la situation. Une fois sur place, Belkhadem a été malmené par les “redresseurs” qui s'adressaient à lui en des termes peu amènes et qui lui reprochaient la composante de l'actuelle direction du FLN. Déçu par l'attitude des “redresseurs” et l'anarchie qui régnait lors de ce rendez-vous, Belkhadem a vite fait de quitter les lieux : “Entendez-vous sur une délégation pouvant me transmettre vos doléances et je viendrai vous écouter”, a-t-il lancé à leur adresse. Ce faisant, cette foire d'empoignes qui vient d'éclater à la veille du congrès risque d'aggraver la situation au parti. N. M.