Les travailleurs de l'agroalimentaire étaient hier en force à la Centrale syndicale. La salle des conférences n'a pas pu contenir “la marée humaine” venue dénoncer ce qu'elle appelle “une volonté délibérée de casser le secteur agroalimentaire public pour, par la suite, le privatiser” ; une mobilisation qui en dit long sur la détermination des travailleurs du secteur agroalimentaire. La fédération semble vouloir calmer “le jeu”. Il n'y aura pas de grève générale, ni de marche à Alger ou de sit-in devant le Palais du gouvernement “pour le moment”, avertit la fédération. Un dossier “complet” sera remis au secrétaire général de l'Ugta Sidi Saïd. Une fois la réponse obtenue, la fédération décidera de l'action à entreprendre. Le secrétaire général de la fédération n'hésite pas à parler de “destruction planifiée d'un secteur stratégique”, accusant certains responsables d'être “à la solde de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international”. Benabbou justifie ses propos par le blocage depuis quelques années du financement des approvisionnements du secteur parce qu'endetté, alors que les entreprises du même secteur détiennent des créances sur d'autres entreprises, malheureusement dissoutes. Abdelkader Malki, secrétaire national, tout en se disant solidaire avec les revendications “justes et légitimes des travailleurs”, ne semble pas partager leurs discours “extrémistes”. Il prône plutôt le dialogue et la concertation. M. Malki souligne que l'Ugta est prête à accompagner le gouvernement dans l'application des réformes, à condition que ces réformes préservent l'emploi et le tissu industriel et qu'elles se fassent dans le cadre de la concertation. M. R.