Afin de palier le problème d'encadrement, le ministère de l'enseignement supérieur envisage de recruter près de 600 enseignants étrangers pour renforcer l'école doctorale. Si le ministère de l'enseignement supérieur a réussi à résoudre l'épineux problème de l'hébergement en recourant à des solutions de replâtrage, la question de l'encadrement demeure, en revanche, un casse-tête pour les responsables de l'Etat. En matière d'enseignants, la dotation des établissements universitaires en professeurs constitue un autre souci majeur et de loin le plus important. Et pour cause : si les pouvoirs publics se sont attelés à ériger dans les grandes villes des établissements universitaires, ils sont cependant incapables de les pourvoir en formateurs. En effet, lors des journées d'étude sur l'encadrement tenues en juillet dernier à l'école nationale d'administration, un bilan du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique avait fait ressortir un constat accablant. C'est ainsi qu'on a relevé un déficit de 20 000 enseignants sur un total de 23 205 professeurs disponibles. Et ces chiffres sont très loin des normes internationales. Le ratio moyen est estimé à un professeur pour 15 étudiants dans le monde. Dans notre pays certaines salles, à titre d'exemple, peuvent contenir jusqu'à 35 étudiants notamment au sud du pays. À l'origine de ce déficit, les inscriptions rares en postgraduation, mais surtout la fuite des cerveaux. En effet, sur plusieurs milliers de boursiers à l'étranger seuls, 5% environ ont regagné le pays ces dix dernières années. Ainsi, beaucoup de facultés, d'écoles et d'instituts se trouvent en manque de compétence. Afin de palier ce déficit en encadrement, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique envisage de recruter dès cette année près de 600 enseignants étrangers venus de différents pays et destinés à renforcer l'école doctorale. Selon le département de Harraoubia, ces professeurs sont censés former des formateurs pédagogiques dans les plus brefs délais. “Ces professeurs étrangers auront dans leurs prérogatives d'encadrer et de perfectionner les enseignants à l'école doctorale”, affirme, pour sa part, un responsable du ministère de tutelle. Concernant les branches disponibles cette année dans les écoles doctorales, on démembre trois filières : l'informatique à Béjaïa, sciences juridiques et sciences économiques à Alger et à Oran. Au sujet de la nationalité des professeurs, notre interlocuteur affirme que l'offre est ouverte à tous les professeurs d'université ayant une grande expérience dans le domaine de l'enseignement supérieur. Enfin, à propos de la langue à utiliser, il déclare qu'“il est question de pratiquer la langue la plus utile”. N. A.