Au moment où Téhéran est la cible privilégiée de George Bush, déterminée a vouloir empêcher ce pays d'acquérir des armes de destruction massive, notamment la bombe nucléaire, Ali Akbar Hachemi Rafsandjani a fait hier des révélations fracassantes sur l'armement iranien. En effet, lors d'une conférence qu'il a animée sur le thème “Espace et sécurité nationale”, l'ancien chef de l'Etat perse a affirmé que l'Iran est capable de lancer aujourd'hui des missiles à 2 000 km. “Nous avons aujourd'hui la puissance de lancer nos missiles jusqu'à 2 000 km, et les experts savent qu'une fois un pays a franchi cette étape, toutes les suivantes sont accessibles”, a déclaré Rafsandjani, dont les propos ont été rapportés par l'agence de presse officielle iranienne Irna. Il a ajouté : “Nous possédons aujourd'hui la technologie balistique, et si on n'entravait pas nos progrès, nous serions encore plus avancés aujourd'hui.” Et comme il est demeuré un personnage central dans le régime que chapeaute Ali Khamenei, le guide de la Révolution islamique, il n'y a pas lieu de douter de la véracité de ses informations. L'ancien président assure que Téhéran est sur le point de lancer son propre satellite. “Nous sommes à la porte du club des pays possédant la technologie satellitaire”, a-t-il précisé. L'Iran entend lancer dès 2005 son premier satellite propre des télécommunications. Il ne fait que confirmer en fait les assertions des services du renseignement israélien qui l'avaient certifiées, le 11 août dernier, lorsque Téhéran avait annoncé avoir réussi les tests des missiles dont la portée se situait entre 13 000 et 17 000 km. De toute manière, les officiels de l'Etat hébreu n'ont jamais cessé de mettre en garde contre la menace que représentent les missiles iraniens qui peuvent atteindre maintenant Israël. Les Israéliens estiment que l'Iran pourrait posséder la bombe atomique dès 2007. Ces assertions sont destinées à augmenter la pression internationale sur le régime des mollahs, voire pousser les Américains à opter éventuellement à des “frappes préventives” contre les installations nucléaires iraniennes, dans le but d'empêcher cet Etat à atteindre ses objectifs dans ce domaine. Reste à savoir maintenant si George Bush, complément engagé dans la campagne électorale des présidentielles américaines, trouvera du temps à consacrer à ce sujet qu'il a toujours qualifié de “priorité” dans sa politique extérieure. K. A.