Il accuse le ministre Mohamed Chérif Abbas d'être lui-même un “faux maquisard” et Saïd Abadou d'être responsable du trafic des attestations communales en prévision du congrès. Le feuilleton des faux moudjahidine s'est poursuivi, hier, à la faveur d'une conférence de presse animée, hier, par le truculent défenseur des “vrais” maquisards Mohamed Bougueba. L'épisode a concerné, hier, le prochain congrès national de l'ONM dont la représentation est déjà frappée du sceau de “l'illégitimité” aux yeux de l'orateur. En l'absence d'une salle de conférence, Bougueba a rencontré les journalistes en compagnie de six délégués des wilayas en plein air à la Maison de la presse Tahar-Djaout. Vêtu d'une ancienne tenue de combat vert kaki et tenant une pile de documents entre les mains, il a étonné tout le monde en déclarant être à l'origine du départ des généraux majors Lamari et Touati. “C'est moi qui ai demandé leur départ lors d'une conférence le 28 octobre 2003”, s'écriait-il devant des journalistes mi-abasourdis mi-amusés. Mieux encore, Bougueba pousse un coup de gueule en affirmant : “Aucun président n'a dirigé le pays depuis 1962, pas même Bouteflika !” Pour lui, l'Algérie a toujours était l'otage des militaires mais qu'elle commence à s'en départir avec l'arrivée de Bouteflika à qui il manifeste un soutien sans réserve. “Nous saluons M. Bouteflika, nous sommes avec lui !”, tonne-t-il. Après cette déclaration d'allégeance au président, le porte-parole du collectif des moudjahidine passe tel un rouleau compresseur sur les autres responsables de la famille révolutionnaire qu'il accuse d'être des faussaires. Sur ce point, il pointe du doigt les secrétaires généraux des wilayas de l'ONM, coupables, à ses yeux, de ce trafic avec bien sûr “la complicité” de Saïd Abadou. Pis, l'orateur s'en prend au ministre Chérif Abbas à qui il dénie la qualité de moudjahid et le défie de l'attaquer en justice pour prouver le contraire. Il se rattrapera quelques instants après en précisant qu'il tenait cette information de Lakhdar Bensaïd qui a accusé publiquement le ministre dans les colonnes d'un journal. Il est à signaler que cette sortie médiatique du groupe de Bougueba est une protestation contre leur “exclusion” de ces assises. Des assises qu'ils prévoient de chahuter quel que soit le prix à payer. “Nous allons organiser un rassemblement devant le lieu du congrès et animer des conférences de presse !”, promet Bougueba. Sauf que ces actions sonnent un peu le déjà-entendu tant l'orateur a promis plusieurs fois de donner les noms des faussaires sans jamais oser un coup de pied dans la fourmilière de la famille révolutionnaire. H. M.