La salle d'audience du palais de justice de Ouargla était pleine. Des dizaines de citoyens venus de Rouissat, Mekhadma et de Beni-Thour s'impatientaient sous un soleil de plomb. Plusieurs policiers contrôlaient la porte d'entrée dont l'accès était filtré. Hafnaoui et les autres détenus furent ramenés. Ils saluèrent les amis, les proches, venus assister à leur procès. “L'affaire 4031!” lance le président du tribunal. “Madani Abdelkader, Zatout Hassan, Larbi Tahar, Bensaci Zoubir, Tahri Slimane, Ghoul Hafnaoui, Ghoul Ahmed…” interpelle le président de l'audience, avant d'interroger le frère de Hafnaoui : “Pourquoi vous n'avez pas répondu à la convocation du juge d'instruction ?” Ahmed Ghoul lui répond : “Je n'ai pas reçu de convocation.” Le juge ordonne l'exécution du mandat d'arrêt émis par le juge d'instruction près le tribunal de Ouargla. Choqué, le collectif de la défense Hafnaoui essaie vainement de convaincre le président du tribunal de revenir sur sa décision. Me Ahmine, au nom des autres avocats, demande la libération provisoire des détenus. Une requête rejetée par le procureur de la République. Le président, sans tarder, prononce le report du procès au 25 octobre prochain. L'assistance est plus que déçue. Ceux qui connaissent de près les détenus de Ouargla étaient unanimes hier : “Ceux qui étaient au box des accusés sont tous des gens instruits, ils sont victimes d'un lobby qui détient le monopole du marché de l'emploi ici !” nous dira un enseignant avant d'ajouter : “Ils ont toujours brandi des revendications sociales !” Affaire à suivre. L. G.