Belkhadem sort de sa réserve. Face à l'agitation qui anime depuis plusieurs mois en effet des ministres FLN s'exprimant sous le sigle du “mouvement de redressement”, à l'instar de Tayeb Louh, ministre du Travail, Amar Tou, ministre des Postes et des Technologies de l'information et de la communication, Boujemaâ Haïchour, ministre de la Communication, Mohamed Seghir Kara, ministre du Tourisme, lesquels remettent toujours en cause la composante de la commission de préparation du congrès, Abdelaziz Belkhadem remet les pendules à l'heure. Dans un communiqué rendu public, hier, qu'il a signé de son nom, en sa qualité de président et de porte-parole de la commission nationale de préparation du VIIIe congrès bis du FLN, Abdelaziz Belkhadem a expliqué, sans détour, que le 5 juin dernier, date de l'installation de cette structure de préparation du congrès bis, a marqué un tournant décisif dans la vie du FLN : “C'est un évènement majeur, dit-il, pour le parti puisqu'il représente le couronnement de plusieurs rencontres entre ses responsables, et qui a mis fin au drame de la division, des clivages et des divergences dans les rangs du FLN”. Pour le président de la commission de préparation, le 5 juin dernier a aussi “mis fin au concept des deux ailes du parti (redresseurs et légalistes) en mettant sur pied cette commission, subdivisée en sous-commissions qui ont (par ailleurs) accompli leurs tâches”. Définissant donc la structure qu'il préside comme unique cadre légal de préparation des assises du parti, Belkhadem défend aux militants du FLN de suivre les initiatives et appels des “redresseurs” ou des “redresseurs libres”. “Il est élémentaire, explique-t-il, que les militants sachent bien que l'environnement est difficile et que toute négligence de quelque militant que ce soit et que tout alignement derrière des appels ou rencontres extrémistes travaillent contre le parti et non pas en sa faveur”. Clair, net et précis. C'est en effet la première fois que Belkhadem s'en prend ouvertement, en des termes peu amènes, aux animateurs du mouvement dit de “redressement” ou à sa bifurcation baptisée du nom de “redressement libre”. Cette montée au créneau de Belkhadem est aussi incontestablement en rapport avec le retard accusé dans la préparation du congrès du parti. Il recommande à ce propos aux militants du FLN l'impératif de dépasser toutes leurs divergences, compte tenu de ce rendez-vous: “Tous les militants doivent s'unir impérativement autour de l'unification des rangs du parti quelles que soient les difficultés que peuvent percevoir certains”, leur explique-t-il, tout en leur conseillant de prendre exemple sur la direction du parti : “Tout ce qui a été réalisé avec consensus, au niveau central, dans l'unification du discours, des prises de décision et des responsabilités, doit être pris en exemple au niveau des bases militantes comme contribution des militants authentiques du parti dans le dépassement de la crise”. “Par conséquent, la commission nationale de préparation du congrès recommande aux militants de s'unir pour enrichir les textes du VIIIe congrès en préparation à l'élection des congressistes”. Par ces mises au point d'hier, Belkhadem, s'est nettement démarqué des ministres FLN qui continuent jusqu'à l'heure actuelle de parler du mouvement de redressement. N. M.