Le tourisme a été toujours considéré comme la “cinquième roue de la charrette”. La politique nationale de développement du tourisme était, hier, au centre des débats à l'Assemblée populaire nationale, à l'occasion de la présentation du projet de loi relatif au “développement durable du tourisme” par le ministre de tutelle, M. Lakhdar Dorbani. Les parlementaires ont axé leurs interventions sur la nécessité d'asseoir une véritable stratégie de développement de ce secteur générateur de devises. Le constat établi est que le tourisme a été toujours considéré, dans les politiques économiques du pays, comme “la 5e roue de la charette”, pour reprendre l'expression d'un député. Plus d'une trentaine de députés ont, pratiquement, passé en revue toutes les dispositions contenues dans le document. Pour eux, il est plus que jamais temps d'exploiter les potentialités que recèle le pays. Parmi les amendements proposés figurent ceux qui ont touché à la gestion du foncier touristique, ou encore aux facilitations accordées dans ce secteur afin de drainer des capitaux étrangers. Au chapitre du foncier touristique, le représentant du Parti des travailleurs a fait une lecture “idéologique” de l'article 19 qui stipule la création de l'Agence nationale du développement touristique. Il s'est interrogé sur les attributions importantes accordées à l'ANDT en matière de cession des terrains pour les investisseurs. Selon lui, cette disposition réduit considérablement les prérogatives du ministère du Tourisme. dans le même ordre d'idées, il a relevé le désengagement “flagrant” de l'Etat dans l'article 25. Ce dernier ouvre le secteur, insiste-t-il, à la privatisation tous azimuts. Un autre intervenant du mouvement de Djaballah a souligné, en revanche, que la relance de ce secteur ne peut se réaliser qu'après la levée de l'état d'urgence. une manière de dire que du moment que la sécurité n'est pas encore rétablie, on ne peut espérer conclure des contrats avec des investisseurs étrangers. D'autres députés ont mis en avant l'enchevêtrement des prérogatives entre les services extérieurs du département de Lakhdar Dorbani et les collectivités locales qui abritent des projets touristiques. En attendant la réponse du ministre, prévue pour ce matin, le projet de loi présenté vise, selon Lakhdar Dorbani, à reconstruire l'image touristique de l'Algérie et à accroître les flux et les recettes touristiques. Et ce en mettant en place une véritable stratégie d'édification d'une industrie touristique. En fait, le pays ne manque de rien pour devenir un véritable pôle de tourisme. Où se situe donc la faille ? R. H.