Les musulmans d'Espagne sont, d'après le ministre des Affaires religieuses Bouabdallah Ghoulamallah, friands des textes coraniques édités en Algérie. “Ils les trouvent à leur convenance”, a-t-il indiqué, hier, lors du forum de la télévision algérienne. Mais le représentant du gouvernement a eu notamment à s'exprimer — de nouveau — sur la question d'évangélisation dans le pays, particulièrement en Kabylie. “Un député m'avait posé une question à l'Assemblée et il était de mon devoir d'être le plus clair possible, a-t-il rétorqué : j'avais dit que je disposais d'informations selon lesquelles des éléments proches de partis laïques et du MCB (Mouvement culturel berbère ; ndlr) étaient impliqués. Je ne pouvais par conséquent pas incriminer des partis comme le RND ou le FLN. Nous avons d'excellentes relations avec les représentants de l'Eglise catholique en Algérie, mais notre devoir est de combattre les sectes et les prosélytes qui tentent de semer la division par la diversité de culte qui ne doit pas exister chez-nous. À terme, cette diversité — nous sommes tout de même un pays de confession musulmane —, ne peut que créer des problèmes au sein de la société.” Globalement, le ministre a été quelque peu évasif dans ses réponses. Par exemple, le code de la famille, “sujet à amendements”, dépend “en définitive de la force du pouvoir législatif, à la seule condition de ne pas s'écarter du cadre légal de la loi islamique”. Même si, par ailleurs, “la société doit dépasser le stade des pulsions pour prétendre à celui de justement de la prééminence de la loi”. Autre exemple, les prêches du vendredi. “Ils ne sont pas dictés par nos soins, a-t-il signifié, sinon ce serait l'embrigadement assuré de l'imam, voire du culte. Celui-ci est basé sur la liberté de choisir. Nous n'intervenons, par le biais de consignes et de directives, qu'à l'occasion de la célébration des fêtes nationales ou des dates historiques ; le but étant d'encourager la culture nationale. Autrement, l'imam est libre dans le choix de ses prêches”. La prise en compte des prévisions scientifiques — des associations astronomiques — pour fixer le premier jour du jeûne et le jour de l'Aïd (el-Seghir) est, selon lui, effective ; “elle est cependant soumise, à l'instar de l'observation du croissant lunaire, à l'obligation de revêtir le cachet de la certitude”. Aujourd'hui pourtant, l'observation prête à polémique, alors que les prévisions scientifiques divergent à bien des moments. Pour le reste, il faut savoir que l'Algérie compte plus de 14 000 mosquées — auxquelles viendront bientôt s'ajouter les 3 400 en construction —, et que le “niveau des imams a évolué”. Ces dernières années, le ministère des Affaires religieuses a mis à la disposition de la Mosquée de Paris, 35 de ses imams afin de dispenser des cours et de diriger la prière. Enfin, l'avènement du grand mufti, annoncé depuis presque deux ans par le président de la République, devra patienter jusqu'à la construction, prévue en 2005 au Caroubier, de la Grande Mosquée d'Alger. Le document de constitution est au niveau du secrétariat général de la chefferie du gouvernement, “nous attendons sa programmation”, a conclu M. Ghoulamallah. L. B./H. M.