“Nous voulons être utiles.” Cette volonté affichée, jeudi dernier, à Alger, par Cofer Black, coordinateur du bureau du contre-espionnage au département d'Etat américain, n'a rien d'inédit. D'autres responsables avant lui, à leur tête le président George Bush, ont exprimé leur détermination à aider l'Algérie à lutter efficacement contre le terrorisme. Au cours d'une conférence de presse organisée au siège de l'ambassade US, l'envoyé de la Maison-Blanche a longuement loué le rôle de notre pays dans ce domaine. C'est sur la base de cette implication et des sacrifices consentis que l'administration Bush fait de lui un allié de choix. “L'Algérie est un important partenaire dans cette guerre (contre le terrorisme, Ndlr) et je voudrais exprimer l'appréciation du gouvernement américain pour la coopération continue de l'Algérie, qui est d'une valeur considérable”, a affirmé Cofer Black. Si le contenu de cette coopération demeure encore vague, l'apport technologique des Américains est souvent mis en relief par leurs différents émissaires à Alger. À titre d'exemple, l'utilisation de satellites US pour l'interception du convoi d'armes du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) l'hiver dernier, se veut une preuve concrète. Le programme Pan-Sahel d'aide à la sécurisation des frontières subsahariennes en est une autre. D'un montant de 7,75 millions de dollars, ce plan, engagé depuis près d'une année, aurait donné ses fruits. C'est en tout cas l'assertion de M. Black. “Durant les neuf derniers mois, un progrès a été réalisé grâce aux efforts combinés de l'Algérie et de ses voisins pour affaiblir les capacités du GSPC”, a-t-il soutenu. Visiblement enthousiasmés par les avancées enregistrées, les Américains pensent augmenter leur contribution financière. “Nous avons reçu des requêtes de financement supplémentaires. Nous les examinons”, a révélé l'orateur. Organisée en marge de la conférence intergouvernementale africaine de lutte contre le terrorisme, sa rencontre avec les journalistes a tout naturellement abordé le sujet du jour. “Par l'échange d'informations et de connaissances, l'Algérie et ses partenaires à travers l'Afrique renforceront davantage leur position pour combattre le terrorisme”, a préconisé monsieur terrorisme de Washington. Soulignant la pleine adhésion de son pays à l'initiative continentale, il a révélé qu'une attribution pécuniaire sera certainement consentie à l'aide au fonctionnement du Centre de recherche africain contre le terrorisme, sis à Alger et inauguré mercredi dernier par le président de la République. Evoquant Abdelaziz Bouteflika, Cofer Black s'est félicité de l'opportunité qui lui a été donnée de le rencontrer. Pour autant, il ne semble pas partager toutes ses idées. Sur la définition du terrorisme par exemple, il a une toute autre version. Selon lui, tous les groupes et toutes les organisations se valent, même celles qui militent pour l'autodétermination de leurs peuples. S. L.