Les privatisations partenariats qui s'imposent comme ultimes solutions pour remettre sur les rails une bonne partie du secteur industriel risquent de buter, encore une fois, sur la bureaucratie et les résistances rentières. Le diagnostic du gouvernement montre, encore une fois, que les clignotants sont au rouge pour un grand nombre d'entreprises du secteur public. Des centaines de firmes d'Etat sont en situation de cessation de paiement. Les secteurs de l'agroalimentaire, du textile et cuir sont sinistrés. Pis, le secteur public est sur le point de perdre la quasi-totalité du marché local des biens et services, au profit du secteur privé, d'où de sérieuses menaces sur l'emploi. Si ce constat n'est guère surprenant au regard de l'attentisme ambiant, en revanche, la démarche semble plus claire en matière de privatisations. Mais le diagnostic pèche, comme à l'accoutumée, par des omissions, en particulier la responsabilité des Exécutifs qui se sont succédé sur la descente aux enfers du secteur public. N'oublions pas que le dispositif banques-entreprises, institué à l'époque du gouvernement Ouyahia, destiné à renflouer les Epe en difficulté, n'a constitué qu'un sursis pour la majorité des sociétés traitées. En somme, une application cosmétique. Qui n'a rien réglé. Parce que fondée sur des remèdes financiers et non sur des solutions structurelles, comme un meilleur management, une organisation moderne et une approche marketing de la croissance de l'entreprise. Mieux, la crise du secteur public renvoie à la nature du système politique en Algérie. Il est notoire, que le choix des dirigeants de la majorité des entreprises publiques et des Sgp, connus auparavant sous la dénomination de holdings, obéit toujours à des considérations claniques et non aux critères de compétence. C'est là l'une des raisons majeures de la faillite du secteur public. La notion d'autonomie et de prise de risque commune à une entreprise commerciale est étrangère à une société d'Etat. Quinze ans après les lois sur l'autonomie de l'entreprise publique, le dirigeant d'Epe continue à appliquer des règles non écrites, c'est-à-dire à obéir au sérail. De ce point de vue, le scandale Khalifa a constitué la meilleure illustration du rapport chefs d'entreprise-décideurs. Avec ces primes à la médiocrité et à l'allégeance, il est clair que ces entreprises où s'est dilué le sens de la propriété allaient droit au mur. Mais au-delà de tels constats, les privatisations partenariats qui s'imposent comme ultimes solutions pour remettre sur les rails une bonne partie du secteur industriel risquent de buter, encore une fois, sur la bureaucratie et les résistances rentières. Dans ce cas, il est plus efficace de concentrer ses efforts sur l'investissement national et étranger ainsi que sur la promotion du secteur privé. À moins que le scénario catastrophe n'aille libérer les entreprises publiques de toutes ces résistances. K. R.