Des membres présumés de l'organisation terroriste Al-Qaïda d'Oussama Ben Laden ont été démasqués à Annaba par les éléments de la Police judiciaire de la sûreté de wilaya. Le démantèlement de ce réseau, qui se compose de six individus, tous des étudiants de nationalité yéménite, est intervenu, selon des sources sûres, après l'arrestation en Suisse de deux terroristes appartenant à Al-Qaïda, sur lesquels il a été découvert des documents, notamment des numéros de téléphone dont l'un s'est révélé correspondre à celui d'un appartement se trouvant à Sidi Amar, dans la daïra d'El-Hadjar et appartenant à une ressortissante algérienne ayant émigré en France. Alertés, les services de la Police judiciaire ont déclenché une enquête approfondie qui les a amenés à contrôler cette ligne téléphonique. Ladite ligne s'est avérée inutilisée bien que fonctionnelle, durant une période de plus d'un mois, ce qui a intrigué les enquêteurs, lesquels ont réussi avec l'aide des services des postes et télécommunications à découvrir une autre ligne piratée, celle-là et dont le comptage fait ressortir des similitudes avec les appels qui ont été effectués à partir de l'appartement de Sidi Amar où réside un étudiant de nationalité yéménite, durant les mois qui ont précédé le piratage. Le montant des communications faites à partir de la ligne piratée s'élève, selon les enquêteurs, a un milliard deux cent millions de centimes. Toutes les communications étaient destinées à des correspondants résidant au Liban, au Pakistan, en Inde, en Afghanistan, en Egypte, en Syrie, en Arabie Saoudite et en France, non identifiés pour la plupart d'entre eux. Ce constat a encouragé les éléments de la Police judiciaire à procéder à une perquisition au domicile de l'étudiant suspecté où ils ont découvert outre la ligne piratée, un certain nombre de documents, un cachet humide portant la mention du ministère algérien de l'Enseignement supérieur. Confondu, le mis en cause, un certain A. A., la quarantaine, installé depuis 1991 a Annaba, inscrit en préparation de doctorat en chimie, a avoué qu'il utilisait ledit cachet pour la falsification de diplômes et de certificats au profit de tiers et a même donné les noms d'autres étudiants de même nationalité de l'université Badji-Mokhtar d'Annaba qui s'adonnaient au même trafic. Cette affaire n'est pas sans rappeler celle qui a concerné un autre groupe d'étudiants, tunisiens cette fois, qui résidaient dans un quartier chic de la ville d'Annaba, et qui avait des relations avec le réseau Al-Qaïda. Les membres de ce groupe avaient été démasqués, alors qu'ils s'apprêtaient à rejoindre les groupes terroristes activant dans les monts de l'Edough sous le commandement de l'émir Mezhoud Mohamed Tahar, alias “Khoubieb Aboumaâd”. Les six étudiants yéménites ont été entendus par le procureur de la République, près le tribunal d'Annaba, qui a ordonné la mise sous mandat de dépôt de trois d'entre eux et placé les trois autres membres du groupe sous résidence surveillée. B. BADIS / A. ALLIA