Ce n'est pas la première fois que des étrangers, enrôlés dans les rangs du GSPC, sont capturés en Algérie, puisqu'il y a un peu plus de quatre mois, cinq terroristes tunisiens ont été arrêtés à Rihan, près d'Annaba, suite à une vaste opération de ratissage menée par l'ANP dans les maquis d'Edough. Deux éléments appartenant à un réseau terroriste international, qui s'apprêtaient à rejoindre le maquis du GSPC, ont été interpellés dans la nuit du 28 au 29 décembre, par une patrouille militaire au lieu-dit Djebabra dans la région de Meftah. Les deux terroristes C. L. et L. S., qui venaient de Libye, ont été auditionnés par la Police judiciaire et “ont reconnu appartenir à un réseau international et qu'ils s'apprêtaient à rejoindre le maquis du GSPC de Djebabra surplombant Meftah”. Ce n'est pas la première fois que des étrangers enrôlés dans les rangs du GSPC sont capturés en Algérie, puisqu'il y a un peu plus de quatre mois, cinq terroristes tunisiens ont été arrêtés à Rihan, près de Annaba, suite à une vaste opération de ratissage menée par l'ANP dans les maquis d'Edough. Les cinq terroristes, qui se trouvaient dans ces monts forestiers pour suivre “des formations militaires” dispensées par le GSPC, auraient avoué qu'ils comptaient créer des cellules de djihad en Tunisie. Trois mois auparavant, soit en avril 2006, six Tunisiens, qui se faisaient passer pour des étudiants, ont été arrêtés par les services de sécurité à Sainte-Thérèse, un quartier chic situé au centre de Annaba. Ce groupe s'apprêtait à rejoindre les maquis du GSPC d'Edough alors qu'en juin de la même année, la Police judiciaire avait arrêté dans la cité universitaire de Sidi-Maâmar, toujours à Annaba, un réseau d'Al-Qaïda composé de six Yéménites. Ainsi les maquis de Annaba sont devenus une plaque tournante et une zone de repli pour les groupes terroristes venant des pays maghrébins notamment de Tunisie. Ce redéploiement de terroristes étrangers n'est pas nouveau puisque durant la décennie noire de nombreux terroristes étrangers avaient participé aux côtés des groupes du GIA à des attentats terroristes. Bien avant le 11 septembre, des contacts avaient eu lieu entre Oussama Ben Laden et Hassan Hattab par l'intermédiaire de l'émissaire yéménite Abou Mohamed El-Yamani abattu par les services de sécurité à Batna en 2001. Les changements intervenus à la tête du GSPC n'ont eu aucune incidence sur les contacts entre Al-Qaïda et le GSPC, mieux ils se sont intensifiés jusqu'à l'aboutissement de cette alliance longtemps souhaitée par Al-Qaïda. Le redéploiement de cette légion étrangère entre dans le cadre de la nouvelle stratégie adoptée par le GSPC qui ambitionne de créer une filiale d'Al-Qaïda pour le Maghreb, d'autant que d'importants réseaux se sont constitués dans le Sahel. Dans cette région, qui s'étend sur des centaines, voire des milliers de kilomètres, le GSPC s'est implanté. L'attaque d'une caserne en Mauritanie en 2005 a été la preuve de cette présence. Si la mouvance du GSPC a tenté de s'implanter dans le Sahel depuis près de 4 ans, autrement dit depuis la guerre menée par les Etats-Unis en Afghanistan afin de chasser les Taliban du pouvoir à Kaboul, c'est parce que cette région offrait un ensemble de caractéristiques qui rendaient plus facile le mouvement des groupes armés terroristes. Au-delà de l'attaque d'une caserne militaire au nord de la Mauritanie, le GSPC a pu faire du Sahel une région par où il faisait transiter les armes et les munitions pour les groupes terroristes qui activaient au nord de l'Algérie. Le redéploiement de la lutte contre le terrorisme et le démantèlement de plusieurs réseaux de soutien un peu partout dans les Hauts-Plateaux et dans la wilaya d'El-Oued où le GSPC avait pratiquement installé des filières de recrutement pour le compte de Al-Qaïda en Irak a complément bouleversé la stratégie de cette organisation qui tente de prouver ses capacités de nuisance depuis son allégeance à la mouvance de Ben Laden. En fait, même les attentats perpétrés contre les commissariats de Dergana et de Réghaïa et l'embuscade meurtrière tendue récemment contre un bus transportant les employés de l'entreprise BRC à Bouchaoui n'ont pu donner un nouveau souffle au GSPC. Bien au contraire au-delà du fait qu'il trouve d'énormes difficultés à recruter, c'est la répartition du butin qui crée maintenant d'importantes divisions au sein de cette organisation qui vient de mettre en détention dans un maquis près de Boumerdès l'ancien “émir” de la zone II. M. T.