Après avoir atteint un sommet en 1996, la dette extérieure de l'Algérie est tombée maintenant à son niveau le plus bas depuis dix ans. Une bonne performance du compte courant sur la période 2000-01 a contribué à l'amélioration de la situation de la dette du pays. Par conséquent, tous les indicateurs clés de l'endettement extérieur ont récemment été à la baisse, et demeurent modérés. Mais la vulnérabilité extérieure demeure encore significative. Environ la moitié de la dette à long terme du pays est à des taux variables. Les mouvements internationaux du taux de change sont une source potentielle de risque pour le fardeau de la dette extérieure du pays. Aussi, avec les prix énergétiques libellés en dollars et constituant 97 % des recettes des exportations, les recettes des hydrocarbures pourraient ne pas offrir une protection naturelle appropriée contre les mouvements des devises. Deux scénarios sur la soutenabilité de la dette sont examinés. Pour la banque mondiale, la position extérieure de l'Algérie dépendant fortement des développements dans le secteur des hydrocarbures, la volatilité de leurs prix se traduira par la volatilité de la balance extérieure. Par exemple, une augmentation d'un dollar du prix des hydrocarbures donne une augmentation de 700 millions de dollars aux recettes des exportations. Le scénario de référence est relativement optimiste et suppose un taux de croissance moyen du PIB de 4% sur le moyen terme. Dans le scénario de référence, les prix plus bas des hydrocarbures par rapport à 2001 (à 19 dollars le baril) affaiblissent les recettes des exportations et celles-ci n'atteindraient pas leur niveau de l'an 2000 jusqu'à 2009. Par conséquent, la part des exportations dans le PIB, baisse de 37 à 33% sur la période 2001-06. Dans le même temps, la part des importations dans le PIB augmente assez rapidement, de 22 à 29%. Néanmoins, le compte courant continue à enregistrer un excédent, même s'il est plus faible, sur le moyen terme et l'emprunt extérieur net est négatif. Dans ce scénario, les indicateurs standard d'endettement évoluent favorablement et la dette extérieure est soutenable. Dans le scénario bas, des prix plus bas des hydrocarbures ont un impact direct sur les recettes des exportations, mais la croissance des importations et du PIB n'est pas modifiée par rapport au scénario de référence selon les hypothèses (une simplification exagérée précise le document). À environ15 dollars le baril, les prix pétroliers sont supposés être pratiquement à la moitié du niveau de 2000 et bien inférieurs à la moyenne de 1991-99. Le niveau relativement déprimé des prix énergétiques aboutit à des niveaux de recettes d'exportations qui restent inférieurs à leurs niveaux de 2001, d'environ 27% sur la période 2001-07. Comme dans le scénario de référence, la part des importations dans le PIB devrait augmenter assez rapidement, de 22% à 29%. À l'inverse du scénario de référence, l'excédent du compte courant devient maintenant un déficit en 2003 et l'emprunt extérieur net devient positif sur le moyen terme. Par conséquent, les niveaux de la dette commencent à augmenter en 2004. La banque mondiale conclut que la dynamique de la dette montre la vulnérabilité de l'Algérie aux mouvements négatifs des prix des hydrocarbures. M. R.