Avec ses 10 000 agents disséminés dans le monde et sa capacité à trouver les financements, des armes et de nouvelles recrues, El-Qaïda demeure une menace pour la paix aux quatre coins de la planète. La commission de surveillance, mise en place par l'ONU à la suite des attentats du 11 septembre 2001 à New York, a établi un rapport de trente pages, dont le contenu confirme les grandes capacités d'action du réseau Al-Qaïda, créé et structuré par Oussama Ben Laden. “Al-Qaïda est un mouvement de masse insidieux et aucun pays ou groupe de pays ne peut seul faire face aux problèmes qu'il pose”, souligne le document onusien. Malgré tous les coups portés à cette organisation, notamment les nombreuses arrestations de plusieurs de ses membres, “Al-Qaïda est toujours une source d'inquiétude, car de plus en plus de jeunes gens, qui sont désabusés ou apprécient Al-Qaïda, sont heureux de s'y présenter et de s'y entraîner”, affirme le président de la commission de surveillance de l'ONU, Michael Chandler. Même l'embargo sur les armes pesant sur ce réseau n'a pas empêché le groupe d'avoir accès à des “quantités substantielles” d'armes et d'explosifs. Le rapport n'exclut pas l'éventualité de voir Al-Qaïda acquérir des armes de destruction massive. “Sans partage d'informations à grande échelle, sans coopération policière et sans contrôles financiers complets au niveau international, Al-Qaïda continuera d'être capable de résister, de reculer et de se réarmer”, précise la commission de surveillance. En effet, jusqu'à maintenant l'activité intensive des services de renseignements des différents pays n'a pas permis de neutraliser le réseau mis en place par Oussama Ben Laden. La liste d'individus et groupes associés à Al-Qaïda et à l'ancien régime des talibans, comportant quelque 300 noms, est incomplète, assure Michael Chandler, qui estime le nombre des agents de cette organisation à 10 000, disséminés à travers le monde. Ainsi la non-identification d'une grande partie des membres du réseau rend leur poursuite ou leur filature très difficile, voire même impossible. Il est même reproché à certains pays de refuser de dévoiler les noms des suspects. Selon certains services de renseignements, les camps d'entraînement d'Al-Qaïda en Afghanistan auraient été réactivés dans l'est de ce pays. Tant que le financement de ce réseau n'est pas réduit à néant, le danger restera permanent. Pour l'instant Al-Qaïda contourne toutes les mesures prises au niveau des banques, en décentralisant son réseau de financement et en transformant certains avoirs en or et pierres précieuses. L'infiltration des associations caritatives islamiques permet au groupe d'Oussama Ben Laden de faire ses transactions financières sans difficulté aucune. Le rapport de la commission de surveillance de l'ONU met donc l'accent sur la nécessité de coordonner, à l'échelle internationale, l'activité des différents services de renseignements pour mieux cerner la nébuleuse Al-Qaïda, dont la capacité d'action est jugée très grande. K. A.