Le ministre des Finances, Abdelatif Benachenhou, exposera, ce matin, devant les sénateurs, le projet de loi de finances 2005, adopté il y a près de deux semaines par l'Assemblée nationale. Il a défendu, deux jours auparavant, son projet devant les membres de la commission des finances du Conseil de la nation, qui aura à présenter une série de recommandations sur le document. M. Benachenhou a jugé, à l'occasion, les députés, qui ont voté en faveur de l'introduction de nombreux amendements significatifs au texte du gouvernement, incapables d'avoir une vision d'avenir de l'économie nationale. Il a expliqué que la hausse du prix du baril du pétrole n'est que conjoncturelle. De son avis, l'embellie financière, qui profite actuellement au pays, ne durera pas éternellement. “Il nous faudra voter des lois qui protégeront l'économie nationale quand les conjonctures difficiles reviendront”, a affirmé le ministre des Finances. Selon les sénateurs, qui nous ont répercuté la discussion échangée entre le membre du gouvernement et les membres de la commission parlementaire des finances, Abdelatif Benachenhou n'a pas souhaité s'attarder sur l'interdiction, pour la seconde année consécutive, de l'importation des boissons alcoolisées. Il avait déjà clairement exprimé à l'APN sa réprobation quant à la reconduction de cette disposition qui entrave le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Au-delà de cet aspect, c'est à travers cet amendement que la faillite de la coalition présidentielle est apparue dans une certaine mesure. Les députés, appartenant aux trois partis formant ce conglomérat censé soutenir inconditionnellement le programme du président de la République, n'ont pas réussi — ou n'ont pas voulu — à venir à la rescousse d'un gouvernement mis à mal par les parlementaires de la mouvance islamiste et ceux du Parti des travailleurs. Evidemment, ce sont les députés FLN, détenant la majorité absolue des sièges de l'APN, et dans une moindre mesure, ceux du MSP, qui ont encore une fois rompu le pacte de l'alliance conclu au mois de mars dernier (adopter des positions concertées sur des questions importantes de l'actualité nationale et surtout former un bloc uni au Parlement). S. H.