L'instance dirigeante du Conseil national des enseignants du supérieur se réunit pendant deux jours, samedi et dimanche prochains à Zéralda, au centre de vacances de la mutuelle des matériaux de construction pour définir une politique syndicale et dégager le plan de travail annuel. Ce rendez-vous, qualifié d'important par les responsables de ce syndicat, servira également d'appoint à la réunion bipartite du 22 novembre prochain, qui regroupera cette fois le bureau national du Cnes et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ces rencontres interviennent dans un contexte qui se distingue par une augmentation remarquée des effectifs des étudiants, du taux d'occupation des structures d'accueil et de la charge de travail des enseignants. Elles coïncident aussi avec l'entrée en vigueur de la réforme qui touche les licences, les masters et les doctorats. Une réforme qui suscite déjà des inquiétudes et des réticences chez le corps enseignant, qui voit là le début de la remise en cause de l'enseignement public et l'installation d'une “université à deux vitesses”. “La réforme LMD prétend apporter des changements positifs, mais nous ne voyons pas encore ce qu'elle vise au juste et à quel dessein elle obéit”, a résumé, hier, M. Berguini, un des responsables du Cnes, non sans insister sur “le mauvais démarrage” de l'année universitaire 2004-2005. “Nous sommes sur une mauvaise pente”, a-t-il encore soutenu, notant plus loin que la réforme en question va poser “un vrai problème de gestion de la dépense publique”. Face aux changements conjecturés au niveau de l'Université algérienne, plusieurs syndicalistes du Cnes sont conscients que leur organisation n'est pas à la pointe du “réel combat syndical”. Selon eux, les raisons de ce retard sont connues : inexistence du champ politique et politisation ou manipulation du champ syndical, stérilisation du combat social, confusion entre les champs politique et syndical. Pour bon nombre d'entre eux, la phase actuelle exige du Cnes qu'il distingue entre “ce qu'il faut faire et ce que l'on peut faire” et qu'il fixe comme priorité “l'unité des rangs”. Le Conseil national des enseignants du supérieur réussira-t-il, lors de sa prochaine session, à dégager une politique syndicale et un plan de travail capables de peser sur la décision de la tutelle ? Parviendra-t-il à déterminer le type de rapport à adopter avec le ministère de l'Enseignement supérieur ? La réunion des 20 et 21 novembre devrait répondre à ces questions et décider surtout de l'avenir des relations avec la tutelle. H. A.