Intervenant, hier, à l'ouverture des travaux du conseil national du Mouvement populaire algérien (MPA), à l'hôtel Riadh de Sidi-Fredj, Amara Benyounès a estimé que le soutien de sa formation à Bouteflika est total. "Notre soutien au Président est total, politique et sans condition", a-t-il dit devant les membres du conseil national de son parti. "Notre soutien découle d'une conviction", a-t-il encore souligné. Cette sortie médiatique du chef du MPA vient au moment où l'information sur le transfert du chef de l'Etat vers un hôpital français enfle, mais dont l'entourage tente de minimiser la portée. M. Benyounès avoue, à ce sujet, qu'il "ne détient aucune information sur l'état de santé du Président". "Si le Président est réellement transféré vers la France, la présidence de la République va certainement rendre public un communiqué", a-t-il encore dit, en ajoutant qu'il attend, lui aussi, ce communiqué. Commentant ce qu'il a appelé, "information ou rumeur", M. Benyounès a qualifié de "charognards" ceux qui se réjouissent de la maladie de Bouteflika. Dans la foulée, le SG du MPA et actuel ministre du Commerce a tiré à boulets rouges sur l'opposition, et notamment les partis de la CNLTD. Il a estimé, à ce propos, que certains partis de la CNLTD "demandent, à la fois, l'application de l'article 88 et une période de transition". Une chose "inconcevable", estime M. Benyounès, précisant que si vacance du pouvoir il y a, elle sera suivie d'une présidentielle anticipée, et ce, après une période de gestion par le numéro 2 de l'Etat, à savoir le président du Sénat. "Leur seul dénominateur commun est le départ de Bouteflika", a-t-il encore insisté, faisant savoir qu'au sein de la Coordination nationale des libertés et de la transition démocratique, la question du rôle de l'Armée n'est pas encore tranchée. Il a relevé qu'à travers les différentes déclarations des membres de cette coordination, "certains disent que seule l'Armée est légitime pour mener la période de transition, d'autres disent qu'elle n'a aucun rôle à jouer". Ce qui s'apparente, aux yeux de M. Benyounès, à une contradiction qui mine les rangs de la CNLTD. "Nous avions salué l'ANP uniquement lors de l'arrêt du processus électoral en 1991", a-t-il rappelé, ajoutant que le rôle de l'institution militaire se résume à la protection de la patrie. "La prochaine présidentielle aura lieu en 2019", a encore renchéri le chef du MPA, indiquant que l'opposition algérienne "ne peut pas construire un projet", du fait, a-t-il justifié, qu'"elle est dans le rejet". Abordant la récente rencontre entre des responsables du MPA et ceux du FFS, dans le cadre de la Conférence nationale du consensus, Amara Benyounès a indiqué que sa formation "est disposée à discuter avec tous les partis" à condition "de respecter les institutions algériennes, notamment la présidence de la République et aussi les élections tenues". Il a fait savoir, sur le même sujet, que le conseil national décidera de la suite à donner à l'invitation du FFS et qu'une autre rencontre est prévue avec les responsables du FFS. M. Benyounès a évoqué, par ailleurs, la situation dans le voisinage. Il a salué la victoire de Nidaa Tounes lors des dernières législatives. Il a mis en garde, en outre, le Maroc sur les retombées de son escalade verbale contre l'Algérie. "Nous avons arraché notre Indépendance avec le sang des martyrs et les armes, donc notre soutien au Sahara occidental dans sa quête de liberté est indiscutable", a-t-il dit.