Ce qui distingue les hommes dans leur approche de la vie provient de la lecture de l'existence de chacun dans le sens le plus ontologique du mot. Devant les textes poétiques de Mohand Azouaou, nous sommes en droit de poser quelques substrats essentiels pour appréhender un univers qui ne ménage personne. La procession des mots et celle des symboles se balancent entre fluctuations contingentes et sinuosités furtives. Que dire alors de cette générosité et de cet humanisme qui vous enrobent dans un mouchoir en satin? Ses poésies sont des textes de grande sincérité et d'authenticité où le mot se dégage de tout sens conventionnel pour se redéfinir, multiple, dans sa pureté la plus totale. C'est tout cela qui fait que certaines personnes arrivent à percevoir ou à ressentir les pulsations ou le magnétisme d'une poésie et que, par contre d'autres, se contentent d'un simple regard qui glisse sur l'œuvre poétique, incapables de saisir la moindre nuance de ce qui leur est présenté. Les poésies de Mohand Azouaou sont un ensemble de sentiments, d'émotions et de messages. Nous avons ressenti, en filigrane des vers de ses poèmes, des préoccupations certaines. On comprend pourquoi la souffrance humaine est spécifique à l'homme et s'intègre dans sa vie. Elle crée une angoisse démesurée qui n'épargne personne. Mohand Azouaou, du village de Tazrouts à Bouzeguène, a commencé à "fabriquer" des poèmes en tamazight dès l'âge de 8 ans. Sa première poésie est produite à l'âge de 11 ans en hommage à sa mère. A 13 ans, marqué par une vie pénible au sein de sa famille puisqu'il a grandi loin de ses parents séparés, il a excellé dans la rhétorique des vers qui touche à la vie, au manque d'amour qui constitue l'inspiration de tout son répertoire. Il a écrit aussi sur tout ce qui est en rapport avec l'identité amazighe, la vie familiale kabyle dans le passé et au présent, des sentiments comme il les a vécus, des traditions et de la culture de l'olivier, l'arbre ancestral. En 2005, Mohand Azouaou, a produit son premier recueil de poésies. Le produit qui comprend 53 poèmes a été remis au HCA en espérant qu'il sera pris en considération. Très marqué par son enfance de vie orpheline, Mohand prépare un autre livre où il transcrira toutes les peines qui l'ont accompagné pendant cette période cruciale de son existence. On découvre, aujourd'hui, le poète. On s'empresse de le lire. On le lit. On s'émerveille devant sa technicité, la justesse du ton et du propos et le poids des mots et des images qu'il forge à sa guise, qu'il manie avec dextérité, qu'il façonne avec plaisir et qui confère aux textes de son recueil, une particulière résonnance poétique. K. N. O.