Chacun a sa recette pour bâtir des alliances et surtout construire un consensus. La ligne de démarcation est claire. Elle est le soutien ou non au chef de l'Etat. Après la rencontre entre le Taj d'Amar Ghoul et le FLN, Amar Saâdani et Amara Benyounès (MPA) se sont rencontrés, hier, à Alger, et ce, dans les mêmes conditions. "Nous partageons les mêmes vues et analyses de la situation", ont-ils estimé. Donc le but est de se "consulter", et d'"échanger" des avis sur la situation politique du pays. Mais au fond, c'est une démarche consensuelle qui regroupe seuls les soutiens du chef de l'Etat, d'ailleurs les autres sont exclus, pour répondre, exclusivement, au regroupement de l'opposition dans la CNLTD ou bien au sein de l'Instance de coordination et de suivi. Même si les deux patrons des deux formations s'en défendent, en précisant que leur démarche "n'est pas une opposition à l'opposition", il n'en demeure pas moins que l'orientation imprimée à cette initiative n'est autre que la mise sur pied d'un bloc uni pour faire face aux démarches des autres partis qui se situent, soit à la périphérie du pouvoir, soit dans l'opposition frontale. D'où ce subit éveil des partis présidentiels pour se mettre en ordre de bataille. "Nous avons ouvert les portes à l'opposition", ont-ils encore dit, mais, ont-ils précisé, "à celle qui veut bâtir et construire", et non "à celle qui ne veut que le poste du Président". "Cette opposition est stérile", a déclaré Saâdani. "Notre rencontre ne s'inscrit pas dans la démarche du FFS", a indiqué M. Benyounès à une question sur l'objectif de cette démarche qui ne serait pas, à première vue, contraire à celle du FFS, du moment où les deux partis y adhèrent, même d'une manière formelle. Quant à M. Saâdani, il a estimé que le FLN ne s'est engagé avec le FFS que sur le principe de le rencontrer et de "se consulter". "On ne connaît pas les fondements, la finalité et la demande du FFS", a encore dit M. Saâdani, en ajoutant qu'il est du devoir du FFS de clarifier sa démarche. Même s'il ne rejette pas la démarche, il conditionne l'adhésion du FLN au respect de l'institution présidentielle. Même réaction chez le MPA. Interrogés sur l'initiative de Mouloud Hamrouche, consistant en la construction d'"un consensus nouveau", les deux responsables ne trouvent, dans cette initiative, qu'une simple démarche de ce qui est convenu d'appeler "des personnalités politiques". "Chacun à son propos", a estimé M. Saâdani pour qui le FLN ne répond pas aux initiatives lancés par des personnes. Quant à Amara Benyounès il a estimé que "la politique est l'affaire de partis". "Ce sont des avis de personnes et la politique est l'affaire de formations politiques", a-t-il ajouté, en soulignant, au passage, que "certains sont atteints d'une maladie psychiatrique" appelée "le déni d'élection". Abordant le projet de la Constitution, le chef du FLN a indiqué que son parti a fait des propositions lors des consultations, même si "le FLN n'a pas de problème avec l'actuelle loi fondamentale". "Sans l'opposition, la Constitution sera handicapée", a encore dit M. Saâdani, ouvrant ainsi la voie pour situer le réel objectif de cette démarche. M M