De nombreuses communications et des tables rondes ont été animées à l'occasion par les différents intervenants qui ont traité de diverses pathologies. Le CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou a abrité, mercredi et jeudi passés, ses 20es journées médico-chirurgicales. De nombreuses communications et des tables rondes ont été animées à l'occasion par les différents intervenants qui ont traité de diverses pathologies telles que les infections gastro-intestinales, la grossesse de la femme diabétique, le goitre plongeant, les affections médicales au travail, la broncho-pneumopathie chronique obstructive et de la prise en charge des patients à risque en médecine dentaire. Parmi les communications programmées durant la journée de mercredi, "l'accompagnement des victimes de violences", dont le sujet a été traité par le Pr Boulassel du service de la médecine légale du CHU de Tizi Ouzou. Ce dernier a apporté des chiffres édifiants sur une étude menée à ce sujet. Selon l'intervenant, "l'accompagnement des victimes de violence en Algérie a été grevé d'obstacles et de difficultés qui sont dressés tout le long de leur parcours", notamment durant le démarrage du processus administrativo-judiciaire en vue d'une réparation. Les autres obstacles sont d'ordre économique, judicaire et réglementaire. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'étude épidémiologique réalisée par le service de médecine légale du CHU montre que dans la variété de violences subies, 66% des cas sont victimes d'accidents de trajet, notamment de collisions de véhicules et de piétons heurtés. Le même sondage place en seconde position les victimes de coups et blessures avec 31% des cas enregistrés, suivis par les accidents iatrogènes avec 2% et des accidents en milieu de travail avec 1%. Par tranches d'âge, l'étude précise que la tranche d'âge dominante se situe entre 20 et 40 ans, soit 47,17% avec une prédominance de sexe masculin, soit 75% des cas. Les fractures représentent le type de blessures qui sont les plus fréquentes, soit 51,66% des cas. Concernant les arrêts de travail (ITT), l'étude menée par le service de la médecine légale révélera que 25,20% des cas ont nécessité une interruption temporaire de 15 à 30 jours alors que 16,26% ont bénéficié d'un arrêt de 30 à 45 jours et 18,30% de 120 jours et plus. Dans le cadre de l'expertise médicale, le bilan démontre que 25% des cas ont bénéficié une incapacité permanente partielle (IPP) de 10 à 19% alors que 6,8% ont bénéficié d'une IPP supérieure à 50% et 94% des cas d'une IPP inférieure à 50%. Le Pr Boulassel rappellera, par ailleurs, les délais enregistrés entre l'accident, le jugement de l'affaire et l'expertise médicale. Il affirmera à ce sujet que "quelques affaires nous sont parvenues dans un délai qui dépasse 15 ans". En effet, dans 39,92% des cas, le délai était de 2 et 3 ans, 34,68% des cas entre 3 et 4 ans et dans 8,47% des cas, le délai dépassant les quatre ans alors qu'au final, dans 4,84% des cas enregistrés, le délai est moins d'une année". Et au professeur de mettre en exergue "l'importance d'une prise en charge multidisciplinaire des victimes de violences dont le parcours commence par un évènement traumatique des soins et se termine par une réparation et une indemnisation, tout en s'appuyant sur un cadre juridique adéquat et fiable". K. T.