Grâce à la philatélie, la wilaya d'Oum El-Bouaghi s'est fait connaître, il y a quelques années, dans les pays du Golfe et du Maghreb, de par sa participation aux salons de philatélie. Cette activité a débuté réellement en 1996 grâce à l'association Anfous (union), présidée par Mourad Nasli, un fervent amateur du timbre. Dans cet entretien, il relate quelque peu les péripéties de la philatélie et le parcours de la dynamique association qu'il préside. Liberté : Comment a débuté l'activité de la philatélie à Oum El-Bouaghi ? Mourad Nasli : Le premier Salon national de philatélie a été organisé à Oum El-Bouaghi en 1996 par l'association Anfous, au demeurant pionnière de cette activité culturelle à l'est du pays. Cette dernière a pris part aux salons organisés la même année par les wilayas d'Ouargla et de Mostaganem. La philatélie n'a pas tardé à persévérer dans la région grâce à l'association qui a maintenu le rythme d'organisation de salons et séminaires de philatélie, neuf années durant (1996-2005), et elle a même pris de proposer l'édition d'un timbre en 1998 en hommage au chantre des Aurès, Aïssa Djarmouni, qui fut édité en 2006, soit 8 ans plus tard. Car l'objectif primordial de l'activité philatélique était de faire connaître la région surtout. Quel était l'impact de l'édition d'un timbre à l'effigie de Djarmouni ? Cela a donné une nouvelle dynamique à l'association qui a fait connaître la philatélie algérienne lors de la participation aux salons de Dubaï (Emirats arabes unis) et du Qatar. L'aura du timbre et de notre association a dépassé les frontières de la wilaya, pour être présente dans toutes les manifestations culturelles du pays et les salons internationaux. Entre 2005 et 2009, nous avons organisé deux salons maghrébins (avec la participation du Maroc, de la Tunisie et de la Libye), et un salon arabe (avec la participation de pays comme l'Arabie Saoudite, le Liban, la Palestine, le Qatar, Oman). Ces manifestations ont permis surtout de faire connaître les atouts touristiques et les traditions de la wilaya. Cependant, le cadre organisationnel manquait... Oui, effectivement, les philatélistes n'étaient pas regroupés. Une fédération nationale de philatélie a failli voir le jour lors du passage en 2008 de Boudjemâa Haïchour, qui était alors ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, à l'occasion du 2e salon arabe de philatélie à Oum El-Bouaghi, néanmoins les sensibilités existantes à l'époque au sein des philatélistes n'ont pas permis la concrétisation de l'initiative. L'activité de la philatélie a connu depuis quelques années un net recul... Cette situation est réellement vécue sur le terrain depuis 2010 en raison des divergences et des problèmes entre les membres de l'association philatélique Anfous, qui nous ont contraints à l'absence de la scène culturelle depuis pratiquement 4 ans. D'où un net recul des manifestations philatéliques internationales surtout, mis à part quelques initiatives locales des associations telles Fouara de Sétif qui persévère seule sur le terrain. Des projets en perspective ? Persévérer pour redynamiser l'activité philatélique au niveau local et même international, et rendre ainsi au timbre algérien sa noble place. Pour cela, je compte organiser un salon international à Oum El-Bouaghi, afin de revaloriser l'activité philatélique de la wilaya et proposer aussi l'édition de timbres spécifiques à la région. K. Messaad