Après la décision suédoise, en octobre, de reconnaître officiellement la Palestine, puis les résolutions britannique et espagnole, l'Assemblée nationale française devait voter, hier, une résolution symbolique demandant au gouvernement de reconnaître l'Etat de la Palestine. À l'initiative des députés de la majorité socialiste, le Parlement français était appelé donc à débattre d'une résolution non contraignante "invitant le gouvernement français à reconnaître l'Etat de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit". La résolution constate "l'échec des tentatives de relance du processus de paix" depuis 1991 entre Israéliens et Palestiniens et pointe "la poursuite illégale de la colonisation dans les territoires palestiniens". Elle affirme "l'urgente nécessité d'aboutir à un règlement définitif du conflit" pour l'établissement d'un Etat palestinien au côté d'Israël, "sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux Etats". Mais, l'Assemblée nationale est divisée sur le projet de résolution parlementaire, entre députés de gauche majoritaires, et l'opposition de droite. Mais l'adoption du texte ne fait aucun doute mardi. Le débat aura été l'occasion pour dévoiler l'initiative de François Hollande d'organiser une conférence internationale pour tenter de trouver une issue au conflit israélo-palestinien et de relancer les négociations de paix bloquées. À l'ouverture des débats au Parlement, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a appelé la France à "prendre sans délai ses responsabilités dans la reconnaissance de la Palestine", et dit travailler à faire adopter une résolution du Conseil de sécurité en vue d'une relance et d'une conclusion des négociations sur le conflit, dans un délai de deux ans. Qu'à cela ne tienne, Israël a déjà fait connaître sa position de réprobation. Son Premier ministre, Benjamin Netanyahu, a mis en garde contre la "grave erreur" que serait une éventuelle reconnaissance de la Palestine par la France. L'Autorité palestinienne a, en revanche, salué la décision, estimant que la reconnaissance par la France "peut avoir un effet d'entraînement". A R.