La protestation estudiantine semble inscrite dans la durée. La preuve : les deux domaines universitaires de Béjaïa sont restés hermétiquement fermés deux jours de suite. Et la protesta risque de se poursuivre aussi longtemps. Les membres de la Coordination locale des étudiants (CLE) semblent décidés à faire aboutir leurs revendications. Les raisons de la colère : l'exclusion de quelque 600 étudiants, l'accès en master sans condition, l'amélioration des conditions sociopédagogiques, l'assainissement de la situation des étudiants en sciences infirmières et... en architecture. La CLE exige, en premier lieu, la réintégration des exclus, mais aussi l'accès sans condition au master, pour espérer aller encore plus loin dans les études tellement les débouchés sont incertains. La protestation vise aussi à obliger les pouvoirs publics à se pencher sérieusement sur le sort des étudiants en sciences infirmières, qui se retrouvent balancés d'une filière à une autre. Le ministère de la Santé ne reconnaissant pas, selon les étudiants en grève, le diplôme délivré par l'université. Solution préconisée : intégrer une partie d'entre eux en master biologie. Seulement, le département ne peut pas prendre en charge les 250 nouveaux diplômés. Les étudiants en architecture sont également logés à la même enseigne. La fermeture des deux campus a suscité des réactions diverses. Mais les nerfs sont à fleur de peau, en témoigne cette anecdote rapportée par un confrère. Une enseignante du campus de Targa-Ouzemour a essayé, avant-hier matin, de pénétrer à l'intérieur du campus, et ce, en tentant de forcer le portail. Elle a failli écraser deux des étudiants qui ont tenté de lui couper la route et de lui rappeler qu'ils étaient en grève. Les représentants de la CLE lui ont rappelé à elle ainsi qu'au personnel enseignant ou administratif que leur mouvement de protestation sera maintenu jusqu'à la satisfaction de leurs revendications et que "si l'administration ne répond pas favorablement à (leurs) doléances, (ils allaient) procéder à des actions plus radicales. Qu'ils assument leurs responsabilités à ce moment-là", a-t-on prévenu. M. O.