Les jeunes habitants de la nouvelle cité se retrouvent pris dans une spirale de violence qui n'est pas nouvelle, certes, mais son ampleur est inédite depuis plusieurs mois. Le regain de violence à la nouvelle ville Ali-Mendjeli a forcé les autorités locales à durcir le ton. Le wali de Constantine, Hocine Ouadah, a, pour la première fois depuis que les affrontements ont commencé, annoncé, hier mardi, des mesures exceptionnelles pour mettre fin — ou diminuer du moins — aux affrontements entre gangs. Ces mesures consistent à renforcer le dispositif sécuritaire déjà en place depuis janvier dernier, effectuer des ratissages dans les quartiers les plus sensibles de la cité, l'unité de voisinage (UV14) entre autres, et procéder à l'arrestation immédiate de toute personne portant une arme blanche ou prohibée. "Le temps du dialogue est révolu, car les choses sont allées beaucoup trop loin", a estimé le wali lors de la rencontre qu'il a tenue avec les habitants de la nouvelle ville, lesquels ont été appelés à collaborer avec les services de sécurité. Pourtant, le chef de l'exécutif a préféré, dans un passé récent, privilégier le dialogue au rapport de force, et ceci, faut-il le souligner, n'a eu aucun résultat. A contrario, les jeunes habitants de la nouvelle cité se retrouvent pris dans une spirale de violence qui n'est pas nouvelle, certes, mais son degré est inédit depuis plusieurs mois. Si rien n'est fait, elle pourrait devenir incontrôlable, estime-t-on. Aussi, faut-il se demander s'il est encore possible de maintenir l'ordre à ce stade de dégénérescence ? En effet, des affrontements ont, de nouveau, éclaté dans la nuit de dimanche à lundi, plus violents cette fois-ci, entre les habitants des deux quartiers populaires d'Oued El-Had et Fedj Errih, relogés, rappelons-le, à l'unité de voisinage (UV14), dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire. Si certains membres des deux camps se contentaient, comme à chaque fois, d'invectiver les services de sécurité dépêchés sur les lieux pour tenter de contenir d'éventuels dérapages, d'autres, par ailleurs, utilisaient des moyens plus radicaux pour s'affronter ou s'en prendre à tout ce qui leur passait sous la main. Du simple couteau de cuisine aux sabres, cocktails Molotov..., tout était à prendre. "J'ai vu par mes propres yeux, depuis ma fenêtre, plusieurs jeunes s'en prendre à un passant avec un cric", témoigne une habitante. Une fois tiré de leurs griffes, le jeune homme est allé ramener du renfort, poursuit notre interlocutrice. Les jeunes émeutiers s'en sont également pris aux immeubles, aux véhicules de particuliers, ainsi qu'à certains établissements scolaires qui ont vu leurs fenêtres brisées par les jets de pierres, et ce, pour des raisons qu'on continue à ignorer, même si certaines sources parlent de mainmise sur des parkings et autres rancunes. "Si nous en sommes là aujourd'hui, c'est faute d'un réel plan d'action", estiment les habitants de la cité qui attendent toujours la mise en place des nouvelles dispositions pour mettre fin au phénomène de guerre des gangs, annoncées par le ministre de la Justice, lors de sa dernière visite dans la wilaya de Constantine, le 15 octobre dernier. L N