Agissant sur information, les éléments de la Police judiciaire dépendant de la sûreté de wilaya d'Annaba ont réussi à neutraliser un réseau de passeurs de migrants syriens. Selon les éléments de l'enquête toujours en cours, les personnes arrêtées, un Algérien résidant dans la wilaya d'El-Tarf, qui est un ex-garde communal, et deux commerçants syriens établis l'un à Echatt et l'autre à Sétif, organisaient, depuis une année au moins, des voyages clandestins par voie maritime en direction des côtes italiennes au profit de familles syriennes après avoir aidé celles-ci à traverser la frontière entre la Tunisie et l'Algérie. Le pot aux roses a été découvert juste après l'arrestation d'un groupe de harragas parmi lesquels se trouvait un couple de syriens accompagné de ses deux enfants, apprend-on de sources proches de la sûreté de wilaya d'Annaba. Pressé de questions, le chef de famille ne tarde pas à révéler aux enquêteurs les pratiques de ce type de réseaux auprès des migrants venus de Syrie et à donner les noms de leurs contacts en Algérie. C'est ainsi que les policiers localisent les trois malfaiteurs, lesquels avouent, à leur tour, leur implication dans l'organisation de la "harga" depuis le littoral d'Annaba et d'El-Kala. Une vérification minutieuse des téléphones portables et des messageries électroniques des deux commerçants syriens permet aux policiers de mesurer l'ampleur du trafic et ses ramifications en Syrie, notamment. "Arrivés à Annaba après un long périple, les candidats à l'immigration clandestine sont approchés par le passeur algérien et ses deux complices, qui sont en rapport, eux, avec la tête du réseau en Syrie, après avoir payé le prix du passage qui peut coûter jusqu'à 5 000 euros par personne", explique notre source. Cela en ajoutant que l'ex-garde communal était chargé, quant à lui, de procurer l'embarcation et l'équipage qui devaient assurer le passage vers les côtes italiennes. Les enquêteurs ont d'ailleurs réussi à mettre la main sur trois barques artisanales soigneusement dissimulées à l'intérieur du domicile de ce dernier, à Echatt. Présentés devant le procureur de la République, près le tribunal d'El-Hadjar, les deux ressortissants syriens ont été placés sous contrôle judiciaire, alors que le passeur algérien a été écroué. A. A