Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, a appelé le secrétaire général de l'ONU, M. Ban ki-Moon, à exercer des “pressions” sur le Maroc pour qu'il “cesse l'escalade” au Sahara occidental. “Dans les territoires sahraouis sous occupation, les autorités marocaines s'emploient à forcer (...) les citoyens sahraouis à voter dans des élections qui concernent un pays qui n'est pas le leur et, en même temps, elles persistent à les priver du droit au vote dans l'exercice de leur droit fondamental à l'autodétermination”, écrit le président sahraoui dans une lettre diffusée hier par l'agence SPS. Pour le secrétaire général du Polisario, le gouvernement marocain “recourt à l'escalade, à la politique de la fuite en avant et transgresse le droit international de manière flagrante”, ajoutant que ce gouvernement “ne possède pas la souveraineté sur le Sahara occidental et n'a donc pas le droit d'assujettir la population d'un territoire agressé et conquis injustement par les armes à des pratiques censées se dérouler uniquement à l'intérieur des frontières reconnues du pays agresseur et concerner sa seule population”. Par ces pratiques, les autorités marocaines “défient la légalité internationale et tentent d'imposer un fait accompli colonial sur un territoire confié à la responsabilité des Nations unies”, ajoute le président sahraoui dans sa lettre. M. Abdelaziz a, à cet effet, réitéré sa demande de voir l'ONU, en tant que responsable du territoire, “assumer intégralement cette responsabilité, agir pour mettre un terme à la répression atroce commise par les autorités coloniales marocaines contre des citoyens sahraouis innocents, ouvrir les territoires (...) occupés aux observateurs et aux médias indépendants, libérer les 66 prisonniers politiques sahraouis (...)” suite aux manifestations de mai 2005. Il a enfin appelé à l'élargissement du mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso) pour qu'elle “puisse surveiller la situation des droits de l'Homme et rapporter les violations commises”.