Cinq Etats du Sahel réunis à Nouakchott ont appelé vendredi à une intervention internationale "pour neutraliser les groupes armés" en Libye, où le chaos favorise la création de sanctuaires djihadistes qui minent les efforts de stabilisation de la zone. Le Tchad, le Mali, le Niger, la Mauritanie et le Burkina Faso, qui forment le "Groupe des Cinq du Sahel (G5 Sahel)" — créé en février — saluent les tentatives des voisins de la Libye et de l'ONU pour "réunir les conditions d'un dialogue entre toutes les parties libyennes à l'exception des groupes terroristes reconnus comme tels". "Néanmoins, le G5 Sahel lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place, en accord avec l'Union africaine (UA), d'une force internationale pour neutraliser les groupes armés, aider à la réconciliation nationale et mettre en place des institutions démocratiques stables" en Libye, selon le communiqué final du sommet. Le chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, également président en exercice du G5 Sahel et de l'UA, a assuré que les cinq pays avaient "officiellement" saisi l'UA et l'ONU de la question, sans préciser la forme de la requête ni indiquer à quelle date elle a été formulée. "Nous, au niveau du G5 Sahel, nous avons officiellement demandé au Conseil de sécurité et à l'UA d'envisager une intervention internationale en Libye pour rétablir l'ordre dans ce pays", a déclaré M. Aziz. "Tous les contacts que nous avons pu avoir avec les responsables libyens sont de cet avis", a-t-il assuré, sans préciser l'identité de ces interlocuteurs. Cette semaine, plusieurs dirigeants africains réunis en forum à Dakar les 15 et 16 décembre, puis jeudi à Nouakchott lors d'un sommet distinct, ont souligné la menace que constituent pour les pays sahélo-sahariens le jihadisme et les trafics transfrontaliers en tous genres en provenance du sud de la Libye, aux confins de l'Algérie, du Niger et du Tchad. R. I./Agences