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Tunisie : la présidentielle pour parachever "la révolution du Jasmin"
Ultime étape de la phase de transition politique
Publié dans Liberté le 21 - 12 - 2014

C'est aujourd'hui que les Tunisiens devront trancher l'identité de leur futur président. Qui de Béji Caïd Essebsi, leader de Nidaa Tounes, arrivé en tête lors des dernières législatives, ou du président Moncef Marzouki, qui a géré la transition, sans quelques difficultés, aura les faveurs des Tunisiens ?
À la veille de ce rendez-vous électoral, la tendance qui se dessine penche plutôt en faveur de Béji Caïd Essebsi même si son concurrent croit toujours à son étoile. S'il n'est pas vu comme le père Noël, BCE est perçu comme celui qui est apte à redonner à la Tunisie son prestige, à réhabiliter l'autorité de l'Etat et à conforter les valeurs de modernité léguées par son père spirituel Habib Bourguiba. Samedi en soirée, à l'ultime journée de la campagne électorale, BCE a fait une véritable démonstration de force. Plusieurs centaines de personnes ont assisté à son meeting à la célèbre avenue Habib-Bourguiba.
Des jeunes pour la plupart, mais aussi des vieux sont venus assister à son discours qui se voulait rassembleur. Parce que intervenant au lendemain de l'anniversaire de la révolution dont Sidi Bouzid, au sud du pays a été l'épicentre, BCE n'a pas manqué de "rendre hommage aux martyrs qui ont rendu sa dignité à la Tunisie devant le monde entier". "Nous disons que l'Etat n'a pas pris en charge Sidi Bouzid comme le reste des régions. Il est de notre devoir de lui assurer le développement comme pour Kasserine qui a connu ses martyrs", dit-il sous les applaudissements. "Ce sont eux qui ont rendu sa dignité à la Tunisie, et c'est de là qu'est partie l'étincelle de la révolution (...) Nous sommes tous des enfants de ce peuple et nous sommes solidaires." BCE n'a pas manqué de s'attaquer à son concurrent qui a fait, selon lui, "une campagne contre lui seulement". "Il y a ceux qui veulent un retour à la troïka dont nous savons ce qu'elle a fait et ceux qui veulent un avenir prospère pour leurs concitoyens. Le peuple est assez intelligent pour faire la différence", a-t-il dit, dans une allusion à l'alliance entre les islamistes d'Ennahda et Marzouki qui ont géré la transition, non sans tirer sur ceux qui promettent "un bain de sang en cas de victoire de BCE".
Il reste qu'il a tendu la main à toutes les tendances sans "exclusive". "Nous lançons un message d'assurance car la situation est difficile. Nous nous en sortirons grâce aux efforts de tous et le monde entier témoignera que nous avons pu vaincre la crise", a t-il appelé en guise de conclusion avant de céder la place à des artistes qui ont donné des couleurs au meeting à la grande joie des jeunes qui l'ont transformé pour la circonstance en jour de fête. Est-il pour autant assuré de la victoire ? "Je pense que le deuxième tour de la présidentielle se jouera avec des scores assez serrés entre les deux candidats. Béji Caïd Essebsi semble avoir un léger avantage puisqu'il est arrivé premier au premier tour, Marzouki, en revanche, a fait une campagne très active dans les régions entre les deux tours contrairement à son adversaire qui a fait relativement peu de déplacements", estime Sami Badreddine ancien journaliste à l'agence TAP, aujourd'hui consultant pour une boîte étrangère. "Béji Caïd Essebsi (BCE) bénéficie de l'appui de son parti Nidaa Tounes qui dispose de bons relais dans toutes les régions, plusieurs des cadres de ce parti ont déjà participé à de précédentes élections sous Ben Ali et Bourguiba. BCE peut compter sur l'expérience des anciens cadres du RCD de Ben Ali. BCE bénéficie aussi de l'appui de la gauche tunisienne même si le parti de Nidaa Tounes s'apparente plus à un parti de droite. Les régions côtières mais aussi du nord du pays devraient voter en faveur de BCE", explique-t-il. "Marzouki, a contrario, ne dispose pas d'un parti structuré pour le soutenir puisque le CPR a été laminé lors des dernières élections législatives. En revanche il peut compter sur l'appui des militants d'Ennahda qui pourraient soutenir Marzouki dans lequel ils se reconnaissent et surtout par le fait que les dirigeants de Nidaa Tounes ont fait peu d'ouvertures vers cette frange de la population. Ces militants n'adopteront pas, pour une grande partie, la position de neutralité de leur parti. Marzouki devrait être majoritaire dans les régions sud du pays dont il est originaire peut-être dans des gouvernorats comme Sidi Bouzid ou Kasserine. Dans le Grand Tunis, Marzouki peut compter sur les quartiers populaires de la capitale qui lui sont généralement acquis", ajoute-t-il. Contrairement à BCE, Moncef Marzouki, attendu à l'avenue Bourguiba a choisi le Bardo pour son ultime meeting. "Le peuple tunisien est un grand peuple, c'est un peuple de citoyens et nul ne peut se jouer de ses sentiments", a-t-il dit. Peut-être histoire d'anticiper sur quelque surprise, il ajoute que "quel que soit le résultat, l'essentiel est l'apparition d'un peuple de citoyens". Redoutant quelques soucis sécuritaires, les autorités tunisiennes ont déployé tous les corps de sécurité pour assurer le déroulement du scrutin dans la sérénité. Dans certaines villes comme Gabès, il a été même décidé que le scrutin débute à dix heures et se termine à quinze heures de peur de quelques "attaques terroristes".
Même si l'enjeu essentiel du scrutin demeure la construction d'alliances en perspective de la mise en place du gouvernement prévu pour le 15 janvier prochain, en coulisses se joue le choix pour un modèle de société. Entre BCE qui incarne l'esprit de Bourguiba et Marzouki qu'on soupçonne d'accointances avec les islamistes. Seulement lassés par la situation difficile dans laquelle est plongée la Tunisie notamment sur le plan économique, mais maintenant quelques espoirs pour parachever la révolution, les jeunes sont presque gagnés par la lassitude. Et d'aucuns prédisent une désaffection lors du scrutin de ce dimanche. Les échos parvenant de l'immigration qui ont commencé à voter, mais sans se bousculer aux urnes, est, à ce titre, révélateur. "La participation surtout parmi les jeunes sera vraisemblablement faible. Le taux de participation devrait être plus faible que celui du premier tour de la présidentielle", prédit Sami Badredinne.
K. K.


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